Affaires
120 MDH investis dans un méga projet oléicole
Soprolives, société dont le capital est détenu par la Somed et un groupe portugais, exploite un terrain de 1 000 ha
La production d’huile commencera dans trois ans, une fois les premiers fruits récoltés.

Après Oléa Capital, fruit d’un partenariat entre la Société générale et le Crédit agricole du Maroc, d’autres investisseurs se lancent dans l’oléiculture à grande échelle. Le 14 décembre dernier a été inaugurée l’exploitation agricole Soprolives, initiée par la Société Maroc Emirats Arabes Unis de développement (Somed) et Sovena, groupe oléicole portugais.
D’une superficie de 1 000 ha, c’est la plus grande exploitation oléicole du pays, avec celle d’Oléa. Le projet a nécessité un investissement de 120 MDH. Pour la province de Kalâat Sraghna, cela représente, pour l’instant, «plus de cinquante emplois permanents, auxquels s’ajoutent une centaine de saisonniers», souligne Marouane Sentissi en charge du projet à la Somed.
Approvisionnement en eau sécurisé : 100 000 m3 de capacité de stockage
Il faut noter que le démarrage de la production d’huile d’olive ne sera pas immédiat. Arbequina, la variété espagnole d’olivier retenue pour le projet, a besoin de trois années pour arriver à maturité. 90% de la superficie totale seront couverts par 180 000 plants. Déjà, 400 ha ont été plantés en neuf mois, soit 40% de la superficie totale de l’exploitation. A cette superficie s’ajoutent les 160 ha hérités de l’entreprise publique Sodea, privatisée depuis.
Bien entendu et comme pour tout projet agro-alimentaire, la problématique de la disponibilité en eau se pose, même s’il est connu que l’olivier n’en est pas grand consommateur. A cet égard, les partenaires portugais affirment que ledit projet «se veut respectueux de l’environnement et économe en ressources hydrauliques». Néanmoins, compte tenu des dimensions de Soprolives, il est primordial que celle-ci sécurise son approvisionnement en eau. Trois bassins de stockage d’une capacité de 100 000 m3 sont prévus à cet effet.
Le projet Soprolives revêt une importance certaine dans la politique du gouvernement marocain de généralisation de la culture de l’olivier et de son utilisation industrielle. Les pouvoirs publics espèrent que ce projet aura un effet d’entraînement pour attirer d’autres investisseurs étrangers. On peut d’ailleurs rappeler qu’il y a quelques semaines le fonds Oléa Capital était lancé, avec pour objectif la réalisation de 10 fermes oléicoles d’une superficie totale de 1 000 ha, avec trituration, production d’huile et conditionnement mutualisés. D’autres grands producteurs européens prospectent la région. Les opportunités du Maroc sont grandes, même si sa production reste en dessous de celles des autres pays du pourtour méditerranéen. Sachant que la seule province de Kalâat Sraghna a presque la taille du Liban, on ne peut qu’être optimiste pour l’agroalimentaire dans la région, pour peu qu’il y ait un suivi.
