Au Royaume
Pêches et nectarines, les fruits vedettes de l’été
Le Maroc produit 77 000 tonnes par an dont l’essentiel est vendu sur le marché local. Meknès, Ifrane, Saïss, Moyen-Atlas et Béni-Mellal sont
les principales régions de production. Les prix peuvent atteindre 15 DH le kilo en début de production.

Avec plus de 643 kilos de pêches et nectarines produits chaque seconde dans le monde (20,3 Mt dont plus de moitié par la Chine), ces fruits font partie des fruits vedettes de l’été pour leur légèreté, leur faible teneur calorique et leur effet rafraîchissant.
Au Maroc, la production de pêches et nectarines a atteint 77 612 tonnes en 2012-13 sur une superficie de 5692 ha. Ces fruits arrivent en 8e position parmi les rosacées fruitières en termes de superficies. Les principales zones de production sont Meknès, Ifrane, Saïss, Moyen-Atlas, Béni-Mellal et, grâce aux variétés à faibles besoins en froid, la culture s’est étendue à des régions à hiver doux telles que le Gharb, Marrakech et Taroudant. La période de production, explique Ali Mamouni, chef de service R&D au CRRA de Meknès, «dépend des régions et de leur altitude qui déterminent la disponibilité en quantité de froid nécessaire pour la floraison, l’entrée en production et la maturité des fruits». Elle s’étale depuis avril pour les plus précoces comme Taroudant, jusqu’en octobre pour les zones d’altitude les plus froides, en passant par les périodes intermédiaires concernant les plaines (Gharb, etc.). Dans la zone de Fès, on a même utilisé l’eau chaude de «Ain Allah» pour gagner en précocité des pêches sous abris.
Les fruits précoces ont un faible taux de sucre
Les exportations sont fluctuantes et sont constituées de variétés super précoces, vu que l’Europe est une grande productrice. L’essentiel de la production est donc vendu sur le marché local, en plus des faibles quantités importées en dehors des périodes de production nationale.
Selon Abdelkader Eddadsi, commerçant bien connu en fruits au quartier Nassim à Casablanca, le prix de vente varie selon la précocité, la qualité et le calibre du produit. Ainsi, en début de production, les prix de gros varient de 12 à 15 DH (plus 2 à 5 DH de marge du détaillant) pour les fruits de bon calibre et bonne présentation. On peut aussi trouver sur le marché des fruits de petit calibre et de qualité inférieure à des prix moindres (autour de 5 DH/kg) commercialisés par des producteurs qui n’ont pas procédé à l’éclaircissage de leurs arbres, espérant compenser la qualité par la quantité et la précocité. En période de forte production, M. Eddadsi explique qu’on ne trouve plus que le gros calibre, écoulé entre 5 et 10 DH/kg au marché de gros, toujours selon la qualité et le conditionnement.
Le nectarinier a été considéré pendant longtemps, à tort, comme un hybride obtenu par croisement entre pêcher et prunier. En fait, ils appartiennent à la même espèce, le prunier (Prunus persica) dont il n’est qu’une mutation naturelle. Pour faire la différence entre pêches et nectarines, le chef de service R&D au CRRA de Meknès distingue 2 types de pêches: à peau duveteuse et noyau libre ou adhérent à la pulpe. Les nectarines peuvent être à peau lisse, brillante et noyau libre ou adhérent. Les différentes variétés peuvent avoir une chair blanche ou jaune. La précocité, souligne-t-il, est synonyme de faible taux de sucre et d’arome alors que la tardivité, en raison du temps suffisant pris pour la maturation naturelle du fruit, s’accompagne de bonne qualité, goût sucré et parfumé surtout pour le gros calibre n
Abdelmoumen Guennouni
