Au Royaume
Franc et précis, Akhannouch se livre devant «Confidences de presse»
Le président du RNI est revenu sur plusieurs dossiers, même les plus polémiques et les plus gênants.

Le passage du président du RNI, Aziz Akhannouch, sur 2M dans l’émission «Confidences de presse», laisse chez beaucoup de monde cette impression que l’on peut faire de la politique dans le respect de l’éthique et des autres partenaires. Posé, précis dans ses propos, sans un mot de travers, le premier responsable du RNI a pourtant évoqué des thèmes pour le moins polémiques, sans verser dans la démagogie.
Conjoncture oblige, le ministre a évoqué naturellement l’accord de pêche et l’évolution des négociations de l’accord agricole avec l’UE. Dans ce cadre, il a insisté sur le principe fondamental qui guide ces négociations: le Maroc est un, avec son Sahara, et indivisible. Rien ne peut être conclu en dehors de cette constante. Mais s’il faut apporter des clarifications aux termes de ces deux accords, il est partant. Le fameux Fonds de développement rural a également été abordé. Le ministre a tenu à préciser la situation. Le fonds est doté d’un budget de 3,3 milliards de DH et gère, pour le compte d’autres départements, une enveloppe de 3,8 milliards de DH dans le cadre de la résorption des disparités sociales. Donc, point de budget de 50 milliards deDH. Le Plan Maroc Vert s’est de même invité au débat. Grâce au programme de reconversion et à l’amélioration des conditions de production, notamment avec la mécanisation et la sélection des semences, les revenus des agriculteurs, surtout les petits, ont été multipliés jusqu’à par huit. Et si le Maroc n’est pas autosuffisant en blé et en sucre par exemple, c’est un choix. Il est excédentaire, par contre, dans de nombreux autres produits. Le ministre a, de même, abordé le modèle de croissance, qui dépend de moins en moins des pluies, et surtout le nouveau modèle de développement, rappelant la nécessité d’amorcer un dialogue national sur le sujet, avec la participation de la majorité, de l’opposition et de la société civile.
En homme politique convaincu, M. Akhannouch a tenu à tordre le coup à certaines rumeurs. Non, il n’est pas parachuté sur la scène politique. Issu d’une famille d’entrepreneurs et, en même temps, de militants politiques (son père Ahmed Oulhaj était membre de la Résistance et, après, ancien militant de l’UNFP), il a évolué dans les mandats électifs depuis la petite commune municipale de Tafraout jusqu’au Parlement, en passant par le Conseil régional de Souss-Massa-Draa qu’il a présidé entre 2003 et 2007. Aziz Akhannouch a également insisté sur son attachement actuel à la majorité, dans laquelle il se sent à l’aise, et œuvrera pour que Saâd-Eddine El Othmani aille au bout de son mandat. Il n’écarte cependant pas que certains «parasitages», s’ils persistent, risqueraient de mener la vie dure à la coalition gouvernementale.
