Au Royaume
Combat de coqs en perspective chez les aviculteurs
La FISA envisage d’ester en justice le gouvernement.

Les professionnels de l’aviculture n’en démordent pas. Ils promettent de faire du bruit en cette année 2014. La raison de leur colère : le fait qu’ils soient obligés de payer l’impôt sur la base d’un taux normal de 30% au même titre que d’autres contribuables du secteur commercial ou industriel alors qu’ils s’estiment comme étant plutôt dans la catégorie agricole. Malgré toutes les tractations qui ont précédé l’approbation de la Loi de finances 2014, le gouvernement n’a finalement rien voulu savoir, considérant les éleveurs de poulets comme des marchands de gros et non comme des agriculteurs-éleveurs au même titre que leurs confrères qui font dans les bovins, par exemple. Le patron de la fédération du secteur, la FISA, Youssef Alaoui, envisage même l’éventualité d’une action devant les tribunaux, s’il le faut, pour rétablir ce qu’il considère comme une grande injustice. Pour lui, cette décision risque de porter un coup dur à un secteur qui a pourtant fait de gros efforts pour se moderniser et qui pèse aujourd’hui lourd. Pour preuve, le chiffre d’affaires global direct de toute la filière a atteint les 30 milliards de DH en 2013. Le secteur a drainé à ce jour près de 10 milliards de DH en investissements cumulés et emploie près de 270 000 personnes, dont 115 000 directement et 255 000 de manière indirecte. De plus, fait remarquer le patron de la FISA, le secteur a encore un gros potentiel de développement puisque aujourd’hui chaque Marocain consomme en moyenne 16,70 kg de viande de poulet par an pour une moyenne mondiale d’environ 25 kg. Il y a donc du gras à faire encore dans la filière, à condition que nos éleveurs aient le moral pour continuer d’investir…
