Affaires
Le groupe Chaabi se lance dans l’embouteillage des eaux minérales
L’investissement d’un montant de 80 MDH est réalisé par la Snep (Société nationale d’électrolyse et de pétrochimie), une filiale du groupe
La société qui sera créée exploitera la source d’Aïn Soltane.
Présent dans de larges pans de l’économie nationale (industries électrique et chimique, distribution, tourisme, papier et carton, promotion immobilière…), le groupe Chaabi (Ynna holding) se lance dans le secteur de l’agroalimentaire. Sa filiale SNEP (Société nationale d’électrolyse et de pétrochimie) s’apprête à investir 80 MDH dans la mise en place d’une unité d’embouteillage d’eau minérale sur un terrain de 7 250 m2, dit «Les Eaux claires», qu’elle vient d’acquérir près de la ville d’Imouzzer du Kandar, dans la province de Sefrou. Ce projet consistant à construire une usine moderne qui exploitera l’eau de la source Aïn Soltane permettra de créer plus d’une centaine d’emplois, dès la première année d’activité.
Le potentiel hydrique de la région d’Immouzer a largement motivé le choix de l’implantation. D’ailleurs, aussi bien la Commission régionale d’investissement de Fès que l’Agence du bassin hydraulique de Sebou ont déjà donné leur accord de principe, l’une pour la réalisation du projet industriel et l’autre pour l’autorisation de prélèvement d’eau. De source bien informée, on affirme qu’il ne manque, pour le premier coup de pioche, qu’une autorisation du ministère de la Santé pour l’exploitation de l’eau et un rapport détaillé de l’impact du projet sur l’environnement.
Une diversification judicieuse pour la Snep
Rappelons que la SNEP est un des fleurons industriels de Ynna Holding qui l’a acquise en 1993 dans le cadre de la privatisation. Opérateur majeur de la plasturgie au Maroc avec une part de marché de 90 % dans le PVC, cette société qui emploie 500 personnes, a réalisé en 2004 un chiffre d’affaires de 685 MDH en progression de 21 % par rapport à l’année précédente. Une bonne partie de sa production est exportée vers l’Europe et l’Afrique subsaharienne.
Cette nouvelle diversification permettra au groupe Chaabi d’investir le secteur des eaux plates (eau de source et eau de table) dont la croissance, déjà importante à 6 % l’an, est amenée à s’accélérer davantage avec le changement des habitudes des consommateurs. De 6 litres/an/hbt, la consommation de l’eau en bouteille devrait se hisser à des niveaux des pays à économie comparable comme la Tunisie qui affiche 30 litres/an/hbt. Il aura, toutefois, à faire face à une concurrence très rude incarnée par le groupe Holmarcom (Sidi Ali et Bahia) et les deux partenaires ONA et Danone (Aïn Saiss et Sidi Harazem).
