Affaires
Attijariwafa bank et la CDG en course pour le rachat de 55 % de Caulliez Maroc
L’actionnaire principal, le groupe italien Olcese, en proie à des difficultés financières, est obligé de vendre ses parts
Le bloc convoité est valorisé à 160 MDH.
Caulliez Maroc, première filature du pays, qui emploie plus de 400 personnes à Fès, attise la convoitise de deux grands groupes nationaux, en l’occurrence Attijariwafa bank, à travers sa filiale Wafa Invest, déjà propriétaire de 30 % du capital, et la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), via son fonds de capital-risque, Acces Capital. Ces deux groupes lorgnent les 54,9 % du capital détenus par le groupe italien Olcese (14,9 % directement et 40 % par le biais de sa filiale française Caulliez Textiles).
La mise en vente de ce bloc fait suite aux déboires du groupe italien dont les pertes ont atteint 55 millions d’euros (près de 600 MDH) en 2004.
N’ayant pu faire face à la concurrence asiatique, Olcese avait été mis sous administration extraordinaire (loi italienne), en octobre de la même année, avec pour conséquence l’accélération de la liquidation de sa filiale française, Caulliez Textiles, qui sortait, elle aussi, d’une période de redressement judiciaire non concluante. Après avoir étudié plusieurs scénarios de sauvetage, l’administrateur du groupe a fait valider récemment auprès du tribunal de Milan un plan qui prévoit, entre autres mesures, la mise en vente de certaines filiales étrangères encore rentables telle Caulliez Maroc, dont le reste du capital est détenu, outre Wafa Invest, par Moussahama (7,4%) et Proparco (7,7%).
Caulliez Maroc affiche une bonne santé financière
Aussitôt, les deux parties marocaines intéressées ont saisi le tribunal de Tourcoing, qui pilote la liquidation de Caulliez Textiles, pour le rachat des participations de cette dernière. Cette opération devant être accompagnée simultanément par la cession des parts d’Olcese.
Malgré les difficultés qu’il a connues en 2004, notamment dans la foulée de la défaillance d’un gros donneur d’ordres européen, Caulliez Maroc, ex-Cofitex et ancien fleuron du groupe Kettani, affiche une santé financière appréciable. Ainsi, en dépit du repli du résultat net (1,1 MDH en 2004 contre 10,2 MDH un an auparavant), pour un chiffre d’affaires quasi stable à 215 MDH, la société dispose d’une assise financière solide (fonds propres de 106 MDH) et d’un cash-flow remarquable pour un secteur où les éclopés sont légion – la marge opérationnelle dépassant largement les 10%. Ce qui lui a permis de racheter pour plus de 20 MDH, auprès de l’Etat marocain, l’unité de filature privatisée en 2004, Settafil, sans compromettre son équilibre financier.
De source proche du dossier, il est indiqué que la valeur de négociation de l’action Caulliez, dont le capital est de 100 MDH, avoisine les 160 DH, soit une valorisation de près de 90 millions du bloc mis en vente. Mais une surenchère entre Wafa Invest, qui cherche à avoir le contrôle absolu et introniser une nouvelle équipe de gestionnaires, et la CDG, qui souhaite s’associer au président sortant, Jean-François Dome, n’est pas à exclure.
