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La filière avicole satisfait totalement les besoins du marché

L’impact de la grippe aviaire H9N2 a été entièrement maîtrisé. Le développement des exportations figure parmi les plus importants chantiers du contrat programme.

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Le secteur avicole

C’est une opération de communication assez spéciale qui a eu lieu pour dissiper les inquiétudes à propos du virus H9N2 ayant touché les volailles récemment ainsi que sur les rumeurs de transmission du virus à l’homme. «Le secteur avicole a réussi à surmonter la crise de l’influenza aviaire faiblement pathogène de type H9N2 et a atteint l’autosuffisance en matière de production de viandes blanches et d’œufs», c’est ce qu’a affirmé le département de l’agriculture et de la pêche maritime, lors de la rencontre initiée par la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA). Le ministère de tutelle a également précisé que «la généralisation de la vaccination dans les élevages avicoles a permis de limiter rapidement l’impact de la grippe aviaire H9N2», rassurant les consommateurs sur le caractère bénin de cette maladie aviaire. Il est à rappeler que ce virus n’a aucun impact sur la santé humaine. Bien que le secteur avicole ait connu une baisse relative de son chiffre d’affaires au cours des derniers mois, le président de la FISA, Youssef Alaoui, assure que le secteur est en mesure de couvrir la totalité de la demande en œufs de consommation et viandes de volaille au cours du mois de Ramadan. Cela grâce à la rapidité d’octroi d’autorisations d’importations de vaccins, au renforcement des contrôles et aux mesures prises par le ministère dès les premiers jours de l’apparition de ce virus.

Quoi qu’il en soit, le secteur constitue l’une des activités agricoles les plus dynamiques au Maroc avec un taux d’accroissement moyen durant les quatre dernières décennies d’environ 7,4% pour les productions de viandes de volaille et 5,7% pour les productions d’œufs de consommation. D’après le département de l’agriculture, le secteur se développe à un rythme constant et sain grâce aux changements des habitudes de consommation des Marocains puisque la consommation moyenne par habitant a atteint 18 kg par habitant en 2015 contre 16 kg une année auparavant.

Actuellement, ce secteur satisfait tous les besoins nationaux puisqu’il couvre 100% des besoins en viandes de volaille (représentant 52% de la consommation totale toutes viandes confondues) et 100% des besoins en œufs de consommation. D’après les statistiques de l’interprofession, le secteur a fourni 534 000 tonnes de viandes de poulet de chair en 2014 (610 000 tonnes en 2015), 78 000 tonnes de viandes de dinde, 380 millions de poussins type chair, 10 millions de dindonneaux locaux, 2,8 millions de dindonneaux importés, 20 millions de poussins type ponte, 5 milliards d’œufs de consommation et 3 millions de tonnes d’aliments composés pour volaille.

Le secteur bénéficie d’un 2e contrat programme à l’horizon 2020

Compte tenu de l’importance de ce secteur, l’Etat et la FISA lui ont consacré un premier contrat programme sur la période 2009-2013. L’Etat s’est ainsi engagé, entre autres, à assurer le financement des investissements à travers des prêts à des taux d’intérêt réduits et à encourager l’installation d’abattoirs avicoles et des centres de conditionnement d’œufs.

Grâce aux efforts cumulés de tous les intervenants, les prévisions de ce contrat programme ont été presque totalement réalisées ou dépassées en 2010, soit environ 3 ans à l’avance. Cette réalisation avant terme de la première convention, a permis le lancement d’un nouvel accord. Ainsi, en avril 2011, un deuxième contrat pour la période 2011-2020 a été signé pour poursuivre le développement du secteur avicole et de le mettre à niveau. En plus de la définition de nouveaux objectifs socioéconomiques, le contrat programme vise la modernisation des unités d’élevage et l’installation de structures de valorisation des produits avicoles (abattoirs avicoles et centres de conditionnement d’œufs de consommation, le développement des modèles d’agrégation autour des abattoirs avicoles et des centres de conditionnement d’œufs de consommation, le développement de l’élevage alternatif et la promotion de l’exportation des produits avicoles.

Sur ce dernier point, il faut noter que la production avicole dispose d’un fort potentiel au niveau du marché à l’export favorisé par le dynamisme du secteur. Entamées depuis 2009, les exportations enregistrent une augmentation régulière d’année en année, profitant d’un potentiel important (surcapacité du secteur intensif) sous-exploité. La demande des pays de destination dont notamment l’Afrique de l’Ouest, qui est desservie pour le moment par camions, est très importante.

On compte parmi ces pays, la Mauritanie, le Mali, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et la Centrafrique. D’autres pays sont susceptibles de constituer des destinations potentielles comme la Libye, la Tunisie, le Burkina Faso, le Benin, le Gabon, le Congo, le Niger, le Nigeria et la Chine (pieds de volaille) ainsi que d’autres pays du Moyen-Orient.