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Carrière

Les défauts qui peuvent nuire à une carrière

Toute personne a des défauts, c’est la récurrence de certains comportements répréhensibles qui finit par agacer. Dans un groupe social, tous les faits et gestes sont perçus comme des messages ; mal interprétés, ils peuvent nuire à l’image d’une personne.

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Toute personne a des défauts, c’est la récurrence de certains comportements répréhensibles qui finit par agacer. Dans un groupe social, tous les faits et gestes sont perçus comme des messages ; mal interprétés, ils peuvent nuire à l’image d’une personne.

Critiquer sans cesse son entourage, provoquer ses collègues, faire de l’ombre à son supérieur, être effacé devant les collègues, ne pas respecter les règles en passant par le fait de tout remettre au lendemain ou ne pas respecter les délais et bien d’autres attitudes. Tout individu a bien évidemment des défauts. Pourtant dans le monde du travail, l’accumulation de certains comportements peut agacer l’entourage, voire la hiérarchie, au point d’avoir des conséquences sur une carrière. Mise à l’écart, licenciement, en passant par le refus d’une promotion ou d’une augmentation de salaire, les sanctions sont variées.

Mais avant tout, qu’est-ce qui fait qu’un défaut peut porter préjudice à la personne et que peuvent être les conséquences sur l’entourage ?

Selon Ahmed Kouddane, DG du cabinet Synthèse Conseil, «tout défaut peut être préjudiciable si on n’en prend pas conscience. Mais si on a affaire à une personne qui agace par son comportement, l’attitude à adopter peut être différente si l’on sait qu’elle apporte une valeur ajoutée à l’entreprise, qu’elle est souvent prête à soutenir ses collaborateurs, qu’elle est présente dans les moments difficiles». Il arrive également que le temps, la performance et la persévérance se chargent d’ajuster la perception des autres, notamment celle de la hiérarchie chargée de l’évaluation.

Par contre, l’impénitent râleur n’est jamais facile à vivre. Il peut semer la zizanie en affichant ses états d’âme sans retenue et en remettant en question toutes les décisions. La procrastination, cette fâcheuse manie de tout faire au dernier moment, qui pousse bon nombre d’individus à donner le meilleur d’eux-mêmes quand l’adrénaline monte, est aussi peu appréciée parce qu’elle peut entraîner un retard dans l’ensemble de la chaîne de valeurs de l’entreprise. Aujourd’hui, le travail en mode projet est de plus en plus courant et combien de fois entendons-nous les participants se plaindre du fait que certains acteurs d’un projet sont défaillants, retardant ainsi le livrable commun.

En somme, la valorisation ou la dépréciation de l’image  d’une personne se jouent parfois sur des détails. Certains comportements ou faits que l’on juge sans importance peuvent en effet laisser des traces indélébiles et nuire à une carrière. Il faut comprendre par là que dans une organisation, tous les faits et gestes qui émanent d’une personne correspondent à de la communication. Et donc les petits détails sont remarqués, particulièrement s’ils sont récurrents et finissent par traduire des signaux positifs ou négatifs. Dans le second cas, on peut déceler dans la manière de faire d’une personne iconoclaste une perte de valeur, ou de confiance, une mauvaise attitude, un manque de rigueur, de l’indiscipline…

Ce qui fait dire à ce DRH dans une multinationale que «l’image joue beaucoup». Il explique que «certains candidats à l’embauche ont été écartés car ils n’avaient pas un bon accent en français, une bonne hygiène ou encore leurs mails étaient truffés de fautes».

Des comportements parfois  critiquables peuvent être un atout dans des contextes particuliers

Toujours est-il qu’un défaut n’est pas fatal dans toutes les circonstances. Au contraire, il peut être un atout selon la nature du poste et de l’environnement.

Dans les entretiens d’embauche, les recruteurs sont souvent à la traque de ces petits détails qui font la différence. A l’image de ce candidat à un poste de responsable financier qui n’a pas hésité à répondre qu’il avait tendance à être «grande gueule» et à exprimer ses opinions, parfois maladroitement, en présence de ses supérieurs. Un trait de caractère rare à ce type de poste, où les fortes têtes ne sont pas légion. Décelant là une valeur ajoutée, l’employeur a pu embaucher ce candidat atypique qui peut être d’une grande aide pour tenir les budgets.

Mais on n’évoque pas  ses défauts n’importe comment. Mieux vaut choisir des termes valorisants pour rassurer l’interlocuteur. Et donc, il est inutile de préparer à réciter par cœur des réponses préétablies. D’ailleurs, il existe des recruteurs qui préfèrent, dans certains cas, des discussions moins formalisées pour mettre le candidat à l’aise. L’essentiel, c’est de répondre avec franchise et s’y tenir.

Si peu de défauts sont acceptables dans l’absolu, il existe des travers incompatibles avec la nature de certains postes. De toute évidence, il serait risqué qu’un financier ou un comptable se décrive comme mal organisé ou qu’il éprouve un manque d’intérêt pour l’apprentissage de nouvelles solutions informatiques tout comme un commercial qui se dit réservé et timide devant les autres alors qu’il doit gérer un portefeuille client.

Enfin, parfois, il faut tenir compte de la culture d’entreprise. Quelqu’un qui a l’habitude de s’habiller décontracté ou qui déteste porter la cravate aura du mal à se soumettre dans une organisation traditionnelle ou conventionnelle comme les banques.

Bref, parler de ses défauts, c’est aussi les présenter en atout. A condition d’y apporter une solution.