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Crédit du Maroc fait l’essentiel en 2015

La banque se distingue sur le plan commercial avec une progression de son encours de crédits de 5,6%, deux fois plus que le marché. Ses profits régressent néanmoins de près de 66%, plombés par un recul de la marge sur les activités de marché, l’impact d’un contrôle fiscal et l’alourdissement de son coût du risque.

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Crédit du Maroc

Crédit du Maroc affiche au titre de 2015 une croissance appréciable de son encours de crédits à la clientèle de 5,6%, à 37 milliards de DH, soit un rythme de progression deux fois plus rapide que le marché. La banque filiale du Crédit Agricole France se distingue particulièrement sur le crédit immobilier avec une hausse de 6,2%, à 13,7 milliards de DH. Il faut dire que CDM s’est montré particulièrement offensif sur le financement des acquéreurs. Dans ce sillage, la part de marché crédits de la banque s’est améliorée de 19 points de base à 5,31%. Dans le même temps, les dépôts de la clientèle se renforcent de 3,9%, à 38,4 milliards de DH, une hausse à laquelle contribue essentiellement la croissance de 4,2% des comptes créditeurs, à 22,7 milliards de DH.

Mais ces bonnes réalisations commerciales ne se retrouvent pas nécessairement au niveau des marges. En effet, le Produit Net Bancaire (PNB) ressort en quasi-stagnation (+0,3%), à près de 2,1 milliards de DH. A vrai dire, la banque parvient bien à développer ses marges d’intérêt et de commissions qui constituent son cœur de métier. La première s’apprécie de 3% à 1,7 milliard de DH, tandis que la seconde augmente de 1,1% à 317,5 MDH. Mais ces bonnes évolutions sont effacées par le recul de 27,7% du résultat des opérations de marché à 122,4 MDH, un élément qualifié de non-récurrent par le management de CDM. Celui-ci lie cette baisse à une conjoncture moins porteuse pour ce type d’activités, sachant aussi que la banque décline une politique plus prudente sur ce compartiment.

Le comportement des charges générales d’exploitation n’arrange pas les choses. Elles s’alourdissent de 8,3%, à près de 1,2 milliard de DH, faisant déraper le coefficient d’exploitation de 4,2 points, à 57%. Mais il faut dire que, là encore, cette évolution défavorable est le fait d’un élément non récurrent. La banque a en effet dû faire face à un contrôle fiscal dont l’impact s’établit à 79 MDH. Si ce n’était cet élément, les charges générales d’exploitation n’auraient augmenté que de 1,1%. Quoi qu’il en soit, le Résultat Brut d’Exploitation termine sur un repli de 8,6%, à 901,3 MDH.

Les profits de la banque sont entamés plus encore par l’alourdissement du coût du risque. Celui-ci se détériore de 28,1%, à 766,4 MDH, à lier à la poursuite de la politique prudente de CDM en matière de couverture des risques, accentuée évidemment par la persistance de la morosité de l’environnement économique. Dans ces conditions, le Résultat Net Part du Groupe accuse une baisse de 65,6%, à près de 82 MDH, une dégradation dont la banque avait averti le marché à travers la publication d’un profit warning.