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Affaires

Il y a cinq ans, naissait l’association des femmes chefs d’entreprise

De dix femmes au moment de sa création, l’association compte aujourd’hui 250 membres.
De quatre délégations régionales, elle compte passer à 16
: une dans chaque région du pays.
80% du budget de l’Afem provient de l’UE et du Bureau international
du travail.

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L’Afem (Association des femmes chefs d’entreprises du Maroc) fête ses cinq années d’existence. Consécration de sa reconnaissance internationale, l’Afem a accueilli, du 27 au 30 avril dernier, à Fès, le comité mondial des femmes chefs d’entreprises.
«A la première réunion, nous étions une petite dizaine de femmes», se souvient la présidente de l’Afem, Saloua Karkri Belkeziz. Depuis, l’association, qui compte aujourd’hui 250 membres, s’est fait un nom et s’est imposée comme interlocuteur à part. Ses dirigeantes n’entendent pas en rester là. L’objectif est d’ouvrir, outre le siège de Casablanca, 16 délégation régionale. Pour le moment, on en compte 4 (Marrakech, Tanger, Agadir et Rabat) et une, en cours d’installation, à Laâyoune.

Des incubateurs seront créés dans les régions pour la formation des futures chefs d’entreprise
Partout, l’idée qui a présidé à la création de l’association, à savoir l’accompagnement et la promotion de la femme entrepreneur marocaine, sera poursuivi. Cette idée se décline en plusieurs axes, qui vont de la représentation des femmes chefs d’entreprises dans les différentes instances à caractère économique (institutions, fédérations, associations…) à la conclusion de partenariats avec des organismes publics ou privés, en passant par la formation et la sensibilisation des adhérentes au respect de l’éthique. L’association se veut également une force de proposition, en ce sens qu’elle entend étudier les principales questions d’ordre économique, social, juridique, fiscal, financier, moral ou déontologique dans le cadre de l’entreprise.
Tout ce travail n’est pas réalisé au seul profit des membres. A l’Afem, on se targue d’apporter un concours bénévole à toute personne qui en fait la demande. Ainsi en va-t-il de cette opératrice spécialisée dans la production de miel à Had Soualem. Elle avait demandé et payé un raccordement au réseau d’électricité et, au bout de quelques mois, son abonnement n’étant pas effectif, elle s’adressa à l’association qui prit en main sa requête et le problème fut réglé en quelques semaines.

De telles initiatives incitent les porteuses de projets, parfois hésitantes face à l’ampleur des problèmes administratifs, notamment, à franchir le pas.
En attendant, une étude sur le profil des entreprises gérées par des femmes, qui a coûté 800 000 DH, révèle que seulement 5 % du total des entreprises en activité dans le pays sont créés par des femmes. Ce n’est pas surprenant. En revanche, contrairement à une idée reçue, 77 % des initiatrices étaient déjà mariées et mères de famille au moment de la création de leur entreprise. Bref, le ménage constitue moins un frein que les moyens financiers et les autres facteurs exogènes. Et dès qu’elles se lancent, les femmes savent s’accrocher et faire jouer la solidarité. A ce niveau, l’Afem constitue un cadre idéal. On fait ainsi remarquer que les adhérentes font beaucoup d’affaires entre elles.
Mais, pour que l’association continue à être cet espace d’entraide, de conseil et d’assistance à la création d’entreprises, l’idée chère à l’actuelle présidente est de créer des incubateurs régionaux destinés, entre autres, à la formation des femmes entrepreneurs et à la domiciliation d’entreprises nouvellement créées pendant une courte période, de sorte qu’elles puissent aborder leur démarrage sans encombre.
Pour tout cela, il faut des moyens. L’association compte d’abord sur les cotisations des membres (1000 DH/an actuellement et bientôt 1500 DH). Mais ce sont les subventions de l’Union européenne et du Bureau international du travail (BIT) qui constituent l’essentiel des ressources. Ces organismes financent environ 80 % du budget de l’association qui tourne autour de 2 MDH par an. En seulement cinq ans d’activité, les réalisations prouvent que les ressources ont été utilisées à bon escient.

Saloua Karkri Belkziz, présidente de l’Afem.