Les piscines se mettent au marketing

Entamée depuis début juin, l’activité des piscines a atteint son pic annuel. Comme à  l’accoutumée, c’est au cours du mois d’août qu’elles enregistrent une affluence maximale, celle des estivants locaux ou Marocains résidents à  l’étranger (MRE), les étrangers ne constituant qu’une faible partie de la clientèle. Une clientèle de tout âge certes, mais essentiellement composée de jeunes.
Au Kon Tiki, complexe ouvert il y a huit ans environ, on accueille une clientèle largement composée d’enfants de 4 à  12 ans. Il faut dire que cette piscine, par ses espaces de jeux diversifiés, a choisi un positionnement clair. Au Miami Plage, jeunes et moins jeunes, de couches sociales différentes, se côtoient. Et ses responsables, sans donner d’estimations chiffrées, soulignent que les MRE représentent une part importante des estivants. Le Tahiti Beach Club, lui, tout juste rénové suite à  un changement de gestionnaire, se veut sélectif. La clientèle, dont 20% d’étrangers, demeure essentiellement locale avec très peu de MRE en ce début août.

Les bungalows, même chers, sont pris d’assaut.

Recevant chacune, en moyenne, 700 personnes en semaine et un peu plus de 1000 durant les week-ends, soit globalement 800 personnes par jour, les piscines casablancaises, saison courte oblige, déploient force armes marketing pour séduire les clients. Possibilité d’abonnement, prix de groupe, publicité directe… tout y passe. Elles axent désormais leurs efforts sur l’animation.
Le Miami Plage n’a pas revu ses prix pour la saison 2005. L’entrée est à  30 DH pour les enfants (toute la semaine) et pour les adultes, à  55 DH en semaine et 60 DH le week-end. Ce complexe offre également des formules abonnements (juin-septembre) au prix de 1300 DH pour les adultes et 975 DH pour les enfants. La piscine a même accordé, cette année, des réductions de 30 à  40% dans le cadre d’une opération promotionnelle baptisée «5 mois de soleil». Ces remises concernent aussi bien les abonnements que la location de bungalows. Soixante-quinze bungalows sont loués cette saison exclusivement aux familles à  un prix de 6 000 à  8 000 DH entre mai à  septembre. Une opération qui a connu, selon les responsables du Miami, un grand succès puisque tous les bungalows sont occupés. Les abonnements ont également été très demandés. Au cours du mois de juillet, le Miami a accueilli quotidiennement 1000 à  1200 personnes en semaine et près de 2 500 personnes en fin de semaine. En plus de ses onze bassins, la piscine offre aussi une baie naturelle de 5 000 m2 et un mur de houle sécurisé. Deux endroits très prisés par les amateurs de pêche.
Au Tahiti Beach Club, ce sont les amateurs de surf qui seront comblés. Le complexe a une convention avec SurfLand, la célèbre école de surf de Oualidia, qui a ouvert un bureau sur place et assure des cours d’initiation et de perfectionnement au profit des adultes et des enfants. Et ceci durant toute l’année. L’école assure également des cours de natation.
Avec un prix prohibitif, le plus élevé de la place d’ailleurs, 100 DH le ticket d’entrée pour adulte, le Tahiti vise une clientèle sélecte. Sans vouloir avancer de données chiffrées, la direction du club se dit «satisfaite de l’affluence des estivants, essentiellement marocains, et qui ont en grande partie pris un abonnement saison». La piscine dispose de 85 bungalows loués, selon la superficie, entre 8 000 et 11 000 DH pour la saison.
L’abonnement pour les mois de juin à  septembre est de 2 500 DH pour adultes et 1 500 DH pour les enfants. A noter qu’au Tahiti l’entrée pour les enfants est à  25 DH. Soit la moins chère par rapport à  la concurrence.
Le Kon Tiki, réputé comme piscine des enfants en raison de ses nombreuses installations de jeux, et qui cible essentiellement les enfants, pratique quant à  lui le prix le plus élevé de la place, 40 DH la semaine et 45 DH pour le week-end. Une petite réduction est accordée à  l’achat d’un carnet de 10 entrées commercialisé à  300 DH.
Côté animation pour enfants, la piscine ne semble pas avoir fait d’efforts particuliers par opposition à  la concurrence. En dehors des jeux d’eau, la piscine n’offre qu’une animation par un DJ. Alors que les deux autres piscines sont équipées de crèches et mini-clubs pour enfants (4-8 ans), assurant un encadrement et une animation particulière entre 10 h et 16h30. Si le service est gratuit au Miami, il coûtera entre 50 et 100 DH au Tahiti Beach Club.
Outre le prix, les piscines jouent la carte de l’animation pour fidéliser leur clientèle. Le Miami Plage a programmé plusieurs événements sportifs, culturels et artistiques pour la saison. Ainsi, on retiendra les tournois de foot, de basket, le concours de danse moderne auquel participeront des troupes de diverses villes du pays ou encore le concours de Miss Poussinette, ouvert aux petites filles de 3 à  6 ans.
Au Tahiti Beach Club, on a fait appel à  des animatrices venues de Hollande pour divertir la clientèle. Au menu : aérobic, danse, stretching pour les adultes et jeux d’eau et autres activités pour les petits chérubins.
Enfin, pour ceux qui voudraient se dépayser, il faut savoir qu’un nouveau complexe vient d’ouvrir à … Berrechid. Le complexe Oasis du Sahel – qui a coûté 7 MDH hors terrain – a ouvert ses portes à  la mi-juillet. Située à  dix minutes de Berrechid, la piscine, s’étalant sur trois hectares, compte trois bassins, un snack, un café, une salle de jeux et des terrains de sport. Le ticket d’entrée est à  30 DH pour les adultes et 15 DH pour les enfants. Depuis son ouverture, la piscine accueille quotidiennement 500 personnes, 800 le week-end. La clientèle vient notamment de Berrechid, Settat et Nouasseur.