Affaires
Les taux d’endettement et de déficit publics moins alarmants qu’on le pense !
La consolidation des données financières de l’Etat au sens large améliore sensiblement le solde des finances publiques. Quand, en 2013 par exemple, le déficit budgétaire était de 5,1% du PIB, celui des finances publiques était de 2,7% du PIB.

Il faut désormais le savoir, les ratios publiés régulièrement à propos du déficit budgétaire ou de la dette ne reflètent que partiellement la santé financière de l’Etat au sens large. Il existe d’autres données, consolidées celles-là, qui laissent voir une situation moins problématique qu’on a pu le penser un moment.
Cela fait en effet une dizaine d’années, soit depuis l’adhésion du Maroc à la Norme spéciale de diffusion de données (NSDD) du FMI, que le ministère des finances publie une situation consolidée des finances publiques. Mais personne n’y prête attention ; dans le champ médiatique tout au moins. Cette consolidation consiste à couvrir les finances non plus seulement des entités relevant du Budget, mais également celles des établissements publics à caractère administratif (EPA), des organismes de retraite et de prévoyance sociale (ORPS) ainsi que des collectivités locales. Les finances du groupe Etat sont ainsi traités comme s’il s’agissait d’une seule entité. C’est une recommandation du FMI pour les pays qui ont accepté d’y adhérer, et cela permet à la fois d’avoir une vue d’ensemble de la situation financière d’un pays et de pouvoir réaliser des comparaisons entre pays sur des bases homogènes. 63 pays à travers le monde ont déjà adhéré à la NSDD, 8 à la NSDD + (l’échelon le plus haut de la diffusion de données) et 113 au SGDD (système général de diffusion des données) créé pour les pays ayant des systèmes statistiques moins développés.
La dette des administrations publiques : 47,4% du PIB
Qu’est-ce que cela fait lorsque la situation financière de l’ensemble des administrations publiques (centrales, locales et de sécurité sociale) est traitée de manière consolidée ? Dans le cas du Maroc, cette consolidation des données fait ressortir une sensible amélioration du solde des finances publiques. Ainsi, le déficit budgétaire, qui était de 5,1% du PIB en 2013, retombe à 2,7% pour l’ensemble des administrations publiques. Mieux, en 2009, par exemple, quand le solde budgétaire était déficitaire de 2,1% du PIB, le solde public, lui, était excédentaire de 1,2% du PIB. En ce qui concerne la dette, celle du Trésor représente 61,5% du PIB en 2013.
Appréhendé à l’échelle de l’ensemble des administrations publiques, le taux d’endettement retombe à 47,4% du PIB la même année. Qu’est-ce que cela signifie ? Qu’en dehors de l’administration centrale, les autres entités (EPA et ORPS) réalisent des soldes excédentaires.
Mais qu’est-ce qui empêche le gouvernement de mettre en avant ses soldes globaux plutôt que de l’administration centrale, comme c’est la pratique ailleurs, en France par exemple, où l’on ne parle que de déficit public, de dette publique…?
