Société
La stratégie nationale de lutte contre la corruption, un projet sociétal visant l’éradication de ce fléau
Le ministre délégué chargé de la Fonction publique et de la Modernisation de l’administration, Mohamed Moubdii a indiqué, mardi à Rabat, que la stratégie nationale de lutte contre la corruption représente un projet sociétal basé sur une vision claire visant l’éradication de ce fléau.

M. Moubdii, qui répondait à une question orale sur « la stratégie nationale en matière de lutte contre la corruption », présentée par les groupes du Parti de la Justice et du Développement, du Mouvement Populaire et de l’Unité et de l’Egalitarisme, a noté que cette stratégie a été mise en place par une commission comprenant des secteurs gouvernementaux et la société civile, à travers l’association des parlementaires marocains contre la corruption et l’association Transparency Maroc, outre le secteur privé ainsi que l’instance centrale de prévention de la corruption.
Cette stratégie, adoptée lors de la commission de supervision présidée par le chef du gouvernement, est la première du genre et vise à lutter concrètement contre la corruption à l’horizon 2025, a-t-il indiqué, ajoutant qu’elle se fixe deux objectifs majeurs, à savoir le renforcement de la confiance des citoyens et de la communauté internationale en l’image du Maroc.
Doté d’une enveloppe budgétaire de 1.8 milliard de dirhams, la stratégie nationale de lutte contre la corruption, qui comprend 16 axes stratégiques, est basée sur quatre référentiels, en l’occurrence les Hautes orientations Royales, les principes constitutionnels, le programme gouvernemental et les engagements internationaux, de même qu’elle s’articule autour de plusieurs piliers, dont la gouvernance, la prévention, la répression, la communication, la sensibilisation, l’éducation et la formation, a-t-il encore dit.
Après avoir souligné que cette stratégie sera mise en oeuvre via trois étapes, au terme de chacune une évaluation sera effectuée sur l’avancement de la réalisation des projets et de satisfaction des résultats fixés, le ministre délégué a fait savoir que la réalisation des objectifs arrêtés dans le cadre de cette stratégie passe par une méthodologie qui accorde la priorité aux secteurs les plus vulnérables à la corruption, à savoir les secteurs de la santé, de la sécurité, de la justice et des collectivités territoriales, faisant savoir que l’accent sera mis sur les mesures pratiques et à impact direct sur la corruption.
Il a ajouté que dans le cadre de cette stratégie, 10 programmes principaux ont été fixés afin de garantir la transversalité requise, répartis sur 239 projets et 17 secteurs, notant qu’une commission nationale de lutte contre la corruption sera créée et placée sous la présidence du chef du gouvernement, afin de prendre les mesures parallèles à la mise en oeuvre de cette stratégie, à savoir des ressources humaines et financières, un plan de communication sur le projet, une ouverture sur la coopération internationale et l’adoption du principe contractuel.
Dans ce sens, a poursuivi M. Moubdii, il sera procédé à la création d’un fonds qui sera financé par les amendes générées par les jugements relatifs à la corruption.
« Nous sommes conscients que nous ne pouvons éradiquer définitivement la corruption. Néanmoins, nous pouvons la minimiser via l’éradication de ses racines, l’appui à l’éducation et la sensibilisation et le passage de la simple condamnation à la dénonciation, tout en veillant à ce que la loi soit appliquée à l’encontre des auteurs de ce fléau », a-t-il conclu.
