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Le tourisme interne stimulé par l’émergence d’une classe moyenne dynamique

Les déplacements pour motif de loisirs ont fortement progressé sur les quatre dernières années. Agadir, Casablanca et Marrakech sont, dans l’ordre, les villes préférées.

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le tourisme interne Agadir

Alors que les trois zones identifiées observent actuellement des vacances scolaires décalées, suite à la décision prise en juillet dernier de régionaliser les congés scolaires pour lisser les départs des touristes internes, le ministère du tourisme, accompagné par la Confédération nationale du tourisme (CNT) et l’Observatoire du tourisme, vient de rendre publique la nouvelle édition de l’enquête nationale sur le tourisme interne au titre de l’année 2014. Deuxième marché émetteur, derrière le marché français, avec 31 milliards de DH et 5,3 millions de nuitées, le tourisme interne continue d’enregistrer une croissance régulière, avec notamment une progression de 2,4% des nuitées entre 2013 et 2014.

Réalisée auprès de 27 500 personnes, sur les périodes mars-avril et juin 2015, cette étude montre l’engouement croissant des Marocains, à la faveur de l’émergence d’une classe moyenne dynamique et du développement d’infrastructures dédiées, pour des séjours loisirs dans les différentes régions du pays. C’est ainsi qu’entre 2010 et 2014, les déplacements pour motif de loisirs sont passés de 35% à 45%. 47% de l’échantillon déclare ainsi voyager en interne, avec une prédominance de la population urbaine (52%), même si le rural est loin d’échapper à la tendance (39%). Le nombre de déplacements a lui aussi sensiblement progressé, passant de 1,3 en 2010 à 1,9 en 2014.

Les moyens financiers, principal obstacle

L’enquête démontre également que les Marocains issus des régions Guelmim-Oued Noun (67%), Eddakhla-Oued Eddahab (63%) et Laâyoune-Sakia El Hamra (55%) sont les plus voyageurs devant Rabat-Salé-Kénitra (55%) et Grand Casablanca-Settat (50%). Privilégiant les voyages en famille (44%) et le non-marchand (62% des séjours et 74% des nuitées), les Marocains plébiscitent avant tout les littoraux atlantiques et méditerranéens avec 42% des sondés qui recherchent une activité balnéaire. Les régions Centre Atlantique, Cap Nord et Souss-Sahara Atlantique arrivent ainsi en tête des destinations en nombre de nuitées. Malgré tout, 43% éprouvent un intérêt certain pour la randonnée et les promenades. A propos des villes de destination, Agadir (9,2%), Casablanca (8,4%) et Marrakech (7,3%) forment le trio de tête, juste devant Tanger (5,8%), Tétouan-M’diq (5,6%) et El Jadida (5,1%). Cette étude révèle également que 63% des touristes nationaux s’estiment très satisfaits de leur séjour. Et quand on les interroge sur les obstacles aux déplacements, la moitié de l’échantillon cite les contraintes financières, loin devant le manque de temps (22%) et des raisons de santé (4%). Un indicateur qui relance à coup sûr la question des chèques-vacances dont les négociations menées par la CGEM dans le cadre du projet de loi de finances 2016 n’ont pas abouti.