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Vers un nouveau paradigme de développement pour les villes méditerranéennes

Elles sont confrontées à des défis d’aménagement, de garantie des services publics de base, de cohésion sociale et de respect de l’environnement

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economique de la Mediterranee a Marseille

En 2014, 9 villes ont concentré 61% du PIB mondial. En 2030, 80% des Méditerranéens vivront en ville. Au même horizon, 42 millions de logements supplémentaires seront nécessaires… Ces chiffres témoignent de l’ampleur des défis à relever dans le bassin méditerranéen. D’après la majorité des experts invités à la Semaine économique de la Méditerranée tenue à Marseille, les villes sont devenues le moteur du développement économique, des lieux de connectivité et de créativité et des centres de services.

Ouvrant le débat, Carlos Moreno, scientifique qui travaille depuis 14 ans sur les villes du futur, a mis le doigt sur plusieurs problèmes nés de la transition urbaine en Méditerranée. Selon lui, les villes doivent trouver un nouvel équilibre entre performance économique, cohésion sociale, résilience, innovation et défi écologique. Sur ce dernier point, Bernard Morel, président d’Euroméditerrannée, avance que les villes représentent à peine 3% de la surface de la terre, mais sont responsables de plus de 50% de l’effet de serre. «Partant de là, et étant confrontée à la limitation des ressources, la ville durable et intelligente est plus que jamais une priorité», estime-t-il.

Des synergies à développer entre les villes centres et les périphéries

Plusieurs autres intervenants ont insisté, quant à eux, sur l’équilibre social. «Le défi majeur consiste à éviter la paupérisation et à intégrer une population jeune peu formée et née en ville», relève en substance Assia Bensalah Alaoui, co-présidente de l’Office de coopération économique pour la Méditerranée et l’Orient (OCEMO). De son côté, Guy Teissier, président de Marseille Provence Métropole, note que l’aménagement urbain doit dorénavant intégrer la pression immobilière et foncière et les surcoûts d’aménagement liés à des contraintes physiques importantes.

Au fil des panels et des ateliers, les débats ont convergé vers le besoin de voir émerger un nouveau modèle qui s’appuie sur une approche intégrée et innovante de la mobilité, de l’énergie, de l’habitat et de l’aménagement urbain. Tout ceci est conditionné par une gouvernance locale rigoureuse et des modes de financement alternatifs.

Par ailleurs, un accent particulier a été mis sur les synergies à développer entre les villes centres et les périphéries, les pôles de dynamisme économique et les territoires relégués, pour une croissance partagée. Dans le même registre, les experts ont insisté sur le rôle de la décentralisation et de la régionalisation avancée dans la redistribution des ressources à l’échelle locale, gage d’une cohésion sociale exempte de frustrations et d’un vivre-ensemble serein.