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Turquie: 18 migrants en route vers la Grèce noyés lors de deux naufrages
Au moins dix-huit migrants, dont sept enfants, sont morts noyés mercredi alors qu’ils tentaient de rejoindre la Grèce, les deux derniers en date d’une longue série de naufrages meurtriers survenus depuis des mois au large des côtes de la Turquie.

Une première embarcation partie dans la nuit de la région d’Ayvacik (nord-ouest) avec 42 passagers à bord a chaviré à l’aube dans un coup de vent alors qu’elle se dirigeait vers l’île grecque de Lesbos, a indiqué l’état-major des garde-côtes turc dans une déclaration publiée sur son site internet.
Quatorze personnes, dont sept enfants, sont mortes noyées et 27 autres ont pu être repêchées saines et sauves, selon les garde-côtes. Des recherches étaient toujours en cours pour tenter de retrouver le dernier migrant porté disparu.
Leurs nationalités n’ont pas été précisées.
« Le bateau a probablement coulé après avoir heurté des rochers. Il était très endommagé et a commencé à prendre l’eau mais ses passagers ont décidé de continuer leur route », a déclaré le gouverneur de la province de Canakkale, Hamza Erkal, cité par l’agence gouvernementale Anatolie.
« Ils ont apparemment fait ensuite demi-tour mais le bateau a coulé avant de pouvoir atteindre la côte », a ajouté le gouverneur.
Quatre autres migrants ont également perdu la vie mercredi dans un autre naufrage survenu au large de l’île grecque de Chios, ont annoncé les garde-côtes.
Vingt-deux passagers de ce bateau parti de la région de Karaburun, dans la province d’Izmir (ouest) ont pu être sauvés mais deux étaient toujours portés disparus mercredi après-midi, selon la même source.
L’humanité observe
La Turquie, qui accueille officiellement 2,2 millions de réfugiés syriens, est le point de départ favori de nombreux migrants, qui prennent la mer dans des conditions périlleuses à destination des îles grecques, point d’entrée dans l’Union européenne (UE).
Plus de 650.000 migrants et réfugiés, la plupart originaires de Syrie, Afghanistan et Irak, ont réussi à débarquer sur les îles grecques depuis le début de l’année, selon le dernier décompte de l’Organisation internationale des migrations (OIM) publié mardi.
Un total de 512 d’entre eux ont perdu la vie, a ajouté l’OIM.
En septembre, les photos d’un petit réfugié syrien de 3 ans, Aylan Kurdi, retrouvé mort sur une plage turque, ont suscité une vague d’émotion et d’indignation planétaire et contraint l’UE à entrouvrir ses frontières aux réfugiés.
« Ce matin encore 14 réfugiés morts (…) Faut-il absolument un Aylan pour que le monde se lève ? », a lancé le président turc Recep Tayyip Erdogan lors d’un discours prononcé à Ankara. « L’humanité observe depuis une tribune », a-t-il déploré.
Bruxelles a engagé des négociations avec la Turquie pour tenter d’endiguer les départs de milliers de réfugiés depuis les côtes turques vers l’UE.
Mais Ankara fait monter les enchères. Il réclame 3 milliards d’euros d’aide humanitaire, des avancées sur la question des visas Schengen pour ses citoyens et l’ouverture de plusieurs chapitres dans les négociations d’adhésion, qui piétinent depuis des années.
Le numéro 2 de la Commission européenne Frans Timmermans et son collègue en charge de l’Elargissement, Johannes Hahn, ont rencontré mercredi à Ankara les ministres turcs des Affaires étrangères et des Affaires européennes, Feridun Sinirlioglu et Beril Dedeoglu, pour évoquer ces questions, selon une source officielle turque.
