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Partenariat public-privé : et si le Maroc prenait exemple sur l’Afrique subsaharienne?

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Dans plusieurs pays africains, des projets d’infrastructures, comme les ports et les aéroports, sont réalisés grâce au partenariat avec le privé. Cette ouverture offre des opportunités d’affaires aux opérateurs marocains du secteur des BTP.

Le développement de l’Afrique ne saurait se faire sans une véritable métamorphose au niveau de ses infrastructures. C’est l’une des idées majeures qui est ressortie des débats de la 8e édition du Forum africain de l’infrastructure organisée à Marrakech, il y a quelques jours. Devant un parterre de représentants d’officiels africains et d’opérateurs économiques du continent, les conférenciers ont insisté sur la nécessité de partager les bonnes expériences.

Pour le Maroc, l’événement constitue un double enjeu. Le premier est bien entendu de créer des opportunités d’affaires pour les opérateurs marocains du secteur du BTP. Déjà, plusieurs d’entre eux ont une présence remarquée dans de grands projets d’infrastructures de pays subsahariens, notamment en Afrique de l’Ouest. Comme l’explique Mohamed Najib Boulif, ministre délégué auprès du ministre de l’équipement, du transport et de la logistique, «il y a une volonté au Maroc de développer la coopération avec des pays autres que ceux de la région ouest et qui sont des partenaires historiques». L’objectif étant d’ouvrir la porte à des marchés de l’Afrique anglo-saxonne. Les opérateurs du BTP, avec leurs confrères banquiers, pourraient constituer les fers de lance de la conquête marocaine de ces marchés.

Les textes d’application de la loi sur le PPP se font toujours attendre

Le deuxième enjeu, et non des moindres, est que certains pays peuvent être pris en exemple dans le domaine des infrastructures. Depuis quelques années, le Royaume a en effet fait du développement des partenariats public-privé un moyen de contourner la problématique du financement des chantiers, un choix judicieux si l’on en croit le ministre tunisien du transport, Mahmoud Ben Romdhane. Pour ce dernier, «quand les ambitions en matière d’infrastructures sont grandes et les financements limités, les PPP sont la solution». A l’occasion du Forum africain des infrastructures, les représentants des pouvoirs publics marocains ont pu avoir un aperçu sur les modèles de partenariats en PPP développés par des pays comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire et dont certains touchent à des secteurs que le Maroc considère comme stratégiques comme l’aéroportuaire et les autoroutes. Mais avant de s’inspirer de ces expériences, il reste d’accélérer la promulgation des décrets d’application de la loi sur les PPP. Interrogé sur cette problématique, M. Boulif relativise, en indiquant que «la réflexion est en cours avec des partenaires locaux et étrangers pour que ces textes soient à la hauteur des espérances et non pas des textes bâclés». Ce retard, à en croire le ministre, n’empêche pas la réalisation des premiers projets dans le cadre de la nouvelle loi sur les PPP.