Affaires
Après quatre ans, les centres de comptabilité agréés n’ont toujours pas décollé
Une dizaine de centres dans tout le pays dont la majorité n’est
pas opérationnelle.
Que deviennent les centres de gestion et de comptabilité agréés (CECOGEC) ? Destinés à tirer vers le formel la multitude d’activités soumises au régime forfaitaire de l’impôt, notamment en leur prodiguant une assistance fiscale et comptable, ils peinent à se généraliser. Même ceux qui ont démarré ont des difficultés à trouver des adhérents. Créés à partir de 1999-2000 par certaines Chambres de commerce, actuellement, leur nombre atteint tout juste une dizaine.
A Casablanca, le nombre d’adhérents au CECOGEC, qui a reçu en 2000 son agrément du ministère des Finances, est estimé entre 120 et 130. Et ce n’est pas avec une cotisation mensuelle de 70 DH que le centre, qui a le statut de SARL unipersonnelle comme tous les autres, sera financièrement autonome. Pour l’heure, il vit grâce à une subvention de 300 000 DH allouée par la Chambre de commerce d’industrie et de services de Casablanca, selon
son directeur, Mohamed
Zerhouni.
La peur d’un redressement fiscal décourage les adhésions
Quant au centre de Kelaa Sraghna, «il a démarré effectivement en novembre 2001 avec 6 adhérents et en compte aujourd’hui 96» , explique Abderrahim Lafrikhi, le responsable. Un succès relatif. Cette ville a fait mieux que Marrakech qui a démarré en même temps, mais compte tout juste 35 adhérents. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir communiqué, rappelle son directeur, Mohamed Laghrib. «Sur 200 pharmacies, seules 5 font appel aux services du centre de comptabilité. Quant aux téléboutiques nous n’en avons pas plus de 6», se plaint-il. Il présume que «les contribuables, habitués au régime forfaitaire, ont peur de déclarer leur chiffre d’affaires réel et redoutent les contrôles fiscaux bien que la loi leur accorde 15 % d’abattement s’ils adhèrent à un centre de comptabilité agréé». Aussi, M. Laghrib souhaite que le fisc permette aux clients des centres de comptabilité de rectifier les 4 années précédant leur adhésion sans pénalités.
L’idée ne convainc pas Abderrahim Tada, directeur du centre de Fès, qui estime ne pas être opérationnel «par la faute de certains élus locaux». Pour lui, les opérateurs refusent de déclarer leur chiffre d’affaires réel car le système forfaitaire leur permet de payer 2 000 à 3 000 DH d’impôts, alors qu’en tenant une comptabilité ils paieraient plus.
Certains en viennent à se demander s’il ne faut pas supprimer tout simplement le régime forfaitaire
