Culture
Casablanca sur le Boulevard
La capitale économique a vibré aux rythmes de la seizième édition de L’boulevard du 11 au 20 septembre. Retour sur le bilan d’un Festival prolifique.

Vient de s’achever la seizième édition de L’boulevard. Casablanca reprend son souffle après dix jours de foisonnement culturel. Car si le festival est essentiellement dédié aux musiques urbaines et alternatives, ses activités ne s’arrêtent pas aux concerts et compétitions musicales. Outre le cirque, le théâtre et les activités associatives, un tour en ville permet de constater que L’boulevard laisse des traces indélébiles, pour le plus grand bonheur des Casablancais.
Un tremplin de qualité
L’boulevard a tenu sa promesse. C’est qu’au bout de seize éditions, le festival des jeunes a gagné en maturité et en précision. On le note au déroulement de la compétition et à la prise en charge des gagnants.
Les trois jours de compétition ont permis aux groupes naissants de se produire aux côtés d’artistes confirmés, tels que Jon Finn, le Groupe Jadal ou Betweenatna. Les lauréats sont, sans grande surprise, issus de Casablanca pour les catégories hip-hop et metal. Seule la fusion a permis l’émergence de gagnants de Rabat et d’Essaouira.
Tout de suite, les lauréats ont bénéficié de deux journées de formation et de transmission professionnelle au siège de l’association EAC-L’boulevard au Boultek. Le programme des ateliers portait sur des thématiques indispensables à la création, telles que l’écriture, la construction et le développement de l’identité d’un projet, les méthodes d’enregistrement, la réalisation d’une fiche technique ou la stratégie de sortie d’un premier support… Les lauréats ont également eu la chance de se produire aux côtés des artistes conviés à L’boulevard du 17 au 20 septembre.
Folie au COC
Jamais la grande scène du COC n’a vu autant de monde, ni d’aussi bons artistes réunis. Qu’ils soient du Maroc ou d’ailleurs, d’hip-hop, rock ou metal, les groupes invités se sont littéralement lâchés devant un public de milliers de jeunes passionnés.
L’boulevard a été inauguré par le talentueux Youssoufa qui a partagé la scène avec le trublion Mobydick. Ribab Fusion et N3rdistan ont animé la seconde soirée qui a été particulièrement marquée par le retour du groupe Darga, né il y a quelques années sur cette même scène de L’boulevard.
On a manqué l’occasion de voir les Skindred sur scène. À la dernière minute, le groupe de Ragga Metal a annulé sa prestation en raison de l’hospitalisation de son leader. Mais la place a vite été prise par le groupe français de metal progressif Klone. Le public a eu également la chance de voir le groupe Myrath, premier groupe de metal arabe qui arrive à s’imposer sur la scène internationale.
Après le succès de leur spectacle au Festival espagnol Pirineos Sur, Nabyla Maan et Carmen Paris ont récidivé pour le plaisir du public pendant la soirée de clôture. Soirée qui a connu un franc succès avec le groupe français Zebda qui a partagé la scène avec les incorrigibles Hoba Hoba Spirit.
Les collatérales de L’boulevard
Impossible à contenir, l’activité de L’boulevard a débordé sur la ville. Dans la veine des activités du street art que l’on a constaté à Rabat, «Sbagha bagha Casablanca» a jeté ses couleurs sur les murs de la ville blanche. Cette année, dix artistes se sont partagé les sept lieux élus par L’boulevard. Ils sont venus du Mexique, d’Italie, d’Espagne et du Maroc. On peut admirer leurs œuvres à la gare Casa Voyageurs, à Riviéra, au boulevard de Paris ou face à l’église Notre-Dame.
La Fabrique culturelle des anciens abattoirs de Casablanca a également connu une grande activité en parallèle aux compétitions du tremplin. Le théâtre d’improvisation y a élu domicile avec la compagnie Stoon Zoo qui a animé des ateliers d’improvisation. Le cirque ColoKolo a pris place au niveau du Souk. Ce dernier est un espace qui a accueilli une vingtaine de collectifs créatifs d’artistes et d’associations nationales travaillant sur des préoccupations de développement social et culturel, avec pour but de vulgariser l’action associative et de permettre aux partisans du commerce solidaire et de création urbaine de dévoiler leurs produits.
