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Les banques cotées ne séduisent plus autant les analystes de CDMC

Attijariwafa bank et CIH Bank sont à  conserver, la BCP à  renforcer, BMCE Bank à  alléger et BMCI à  vendre. En moyenne annuelle, les crédits devraient augmenter de 4,6% et les dépôts de 5,3% entre 2015 et 2019.

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les analystes de CDMC 2015 07 28

Le secteur bancaire continue de subir la montée du coût du risque. C’est ce qui ressort de la dernière étude sectorielle réalisée par la société de bourse Crédit du Maroc Capital. En effet, les créances en souffrance de toutes les banques ont augmenté en 2014 de 20,2% pour atteindre 52,5 milliards de DH. Néanmoins, l’activité commerciale des banques se porte toujours bien, puisque les crédits distribués ont progressé de 2,2%, à 763 milliards de DH, contre une amélioration des dépôts de 6,4%, à 773 milliards de DH. Et la situation devrait s’améliorer sur la période 2015-2019 vu la poursuite du redressement de la conjoncture économique. Ce qui devrait booster la demande des crédits bancaires de 4,6% et des dépôts de 5,3% en moyenne annuelle.

Cela dit, en bourse, les banques cotées n’ont pas toutes les faveurs des analystes de CDMC.

Même si Attijariwafa bank devrait réaliser un bénéfice de 4,5 milliards de DH en 2015, en hausse de 3%, le cours de son action devrait baisser de 2,3% pour atteindre 348 DH. Ce qui a poussé les analystes à recommander le titre à la conservation. D’abord, le groupe devrait augmenter ses créances et prêts sur la clientèle de 4,5% en moyenne annuelle entre 2015 et 2019, avec un poids moyen de 81% pour le Maroc, 6,7% pour la Tunisie et 12% pour l’Afrique subsaharienne, sachant qu’il est prévu que la croissance économique dans l’ensemble des pays subsahariens d’implantation de la banque s’établisse à 6%. Ensuite, les dépôts devraient augmenter de 4,7% par an sur la même période, avec une part de 74,5% pour le marché national. Enfin, le coût du risque devrait reculer de 18,6% en moyenne sur les 4 prochaines années, à 1,5 milliard de DH grâce à l’effort de recouvrement des créances que devrait entamer la banque, surtout après le niveau exceptionnel de 3 milliards de DH affiché en 2014 et la poursuite de son alourdissement prévue en 2015 (+11,6%). Cela dit, la banque devrait subir une décélération de la croissance de l’activité de marché en raison d’une baisse moins prononcée des taux des bons du Trésor en comparaison avec la chute enregistrée en 2014. 

En revanche, la BCP est un titre à renforcer dans les portefeuilles, selon CDMC. Son cours devrait se situer à 228 DH, soit quasiment le même niveau que le cours du 21 juillet (225 DH). La banque devrait capitaliser sur son leadership en termes de dépôts pour les augmenter de 4% par an entre 2015 et 2019. Les crédits, eux, devraient afficher une croissance annuelle moyenne de 6% sur la période. De même, la banque devrait poursuivre le renforcement de sa présence en Afrique, notamment à travers le déploiement de nouvelles lignes métiers (assurance, microcrédit…) et la montée en force d’ABI dans les comptes consolidés du groupe. Comme attendu pour Attijariwafa bank, la montée des risques devrait se poursuivre en 2015 pour la BCP avant de reculer de 3,7% à terme grâce à la politique de recouvrement qui sera adoptée. En tout cas, en 2015, le résultat net part du groupe de la BCP devrait se situer à 2,3 milliards de DH, en progression de 6,4%.

Avec une augmentation du bénéfice de CIH Bank de 2% en 2015, à 495 MDH, les analystes recommandent de conserver le titre puisque le cours devrait atteindre 319 DH, soit 2,2% de plus que le cours du 21 juillet. Ils estiment que la banque aurait beaucoup à gagner dans le déploiement des synergies avec la compagnie d’assurance Atlanta dans le cadre de l’entrée dans son capital. Parallèlement, en ligne avec la croissance nationale des dépôts et des crédits, la banque devrait enregistrer une appréciation annuelle moyenne des dépôts de 5,3% contre 5,2% pour les crédits d’ici 2019. Toutefois, CIH Bank devrait faire face à sa forte exposition sur le secteur immobilier avec 74,6% de l’ensemble des créances consolidées, ainsi qu’à l’absence de plus-values dans le résultat des opérations de marché puisque la banque détient son portefeuille de bons du Trésor jusqu’à maturité.

S’il y a des banques qui n’ont pas du tout séduit la société de bourse, c’est bien BMCE Bank et BMCI. La première est à alléger dans les portefeuilles et est valorisée à 187 DH (-14,4% par rapport au cours actuel) quand la seconde est à vendre pour un cours cible de 496 DH, soit une baisse potentielle de 20%. 

En dépit de la hausse annuelle moyenne prévue des crédits de 8% et des dépôts de 5,3% pour BMCE Bank, celle-ci devrait continuer de pâtir de la dégradation du coût du risque, surtout si elle décide de poursuivre son expansion en Afrique. De plus, elle reste confrontée à la baisse de la contribution des filiales africaines dans le résultat final. Enfin, la BMCI devrait faire face à la raréfaction des projets à financer et à la montée des créances en souffrance de 1,4% à fin 2019. Néanmoins, son activité commerciale devrait bien se porter avec une progression des dépôts de 5% et des crédits de 5,1%. En dépit de cela, les deux banques devraient réaliser un bénéfice en augmentation respectivement de 6,3% et de 7,6% en 2015, à 2,1 milliards de DH et 128 MDH.