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Glaces Magnum : une rupture de stock sans grande conséquence pour Pingouin

Suite à  la réorganisation d’Unilever, la marque prémium de crème glacée est désormais importée de Turquie au lieu de France ou d’Espagne. Les ventes de glaces baissent de 40% pendant Ramadan.

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Glaces Magnum 2015 06 21

Le bâtonnet de glace Magnum se fait rare dans le commerce. Produite par Unilever, et distribuée au Maroc par Pingouin, leader du secteur de la crème glacée avec 70% de part de marché, cette marque était jusqu’alors importée d’Europe, de France ou d’Espagne principalement. Mais, depuis la réorganisation de la multinationale, le Maroc relève désormais de la Turquie. Ce qui explique, selon Salah Eddine Ayoubi, directeur général de Pingouin, «les retards de livraison et donc l’indisponibilité de ce produit dans le commerce. Les importations en provenance de Turquie prennent plus de temps et les procédures sont différentes». En moyenne, il faut compter 2 à 3 mois entre la commande et la livraison. Le distributeur promet toutefois que «le produit sera disponible dans quelques jours».

Cette rupture de stock n’affecte en rien son activité du fait que la saison des crèmes glacées n’a pas encore commencé. Ramadan étant une période creuse. Les opérateurs se concentrent sur la préparation de la logistique de distribution et la réception des importations. Sachant que pour la production locale, le stock est déjà prêt. Le tout devra être prêt vers le 10 juillet et la saison démarrera réellement avec Aid El Fitr. Les glaces ne sont pas, selon Pingouin, un produit du Ramadan et pour preuve les ventes baissent de 30 à 40%, même s’il a été constaté un petit frémissement de la demande des pots de 1 litre à consommer à la maison durant la même période de 2014. Ce type de consommation ne représente cependant que 5% des ventes. Le gros, 95%, est consommé à l’extérieur.

Pingouin, qui distribue aussi Miko, Nestlé et Henry’s Glace, est actuellement en train d’équiper ses 12 000 points de vente. Depuis mars, ses produits sont commercialisés à Ouarzazate, Errachidia, Laâyoune et Guelmime. La couverture des régions du Sud se fait progressivement, sachant que des importateurs de glaces des Iles Canaries y sont bien implantés.

La contrebande représente 15% du marché

Dans les zones du Nord, la société est gênée par la contrebande (15% du marché local) qui, sporadique il y a quelques années, est maintenant structurée. Selon Salah Eddine Ayoubi, certains commerçants n’hésitent pas à introduire les produits de contrebande (1,50 à 2 DH moins cher) dans les congélateurs mis à leur disposition par les opérateurs organisés.

En général, les prix vont de 1 dirham pour les entrées de gamme à 18 DH pour les marques prémium, principalement importées. Celles-ci constituent 10% de la gamme de Pingouin, le reste étant fabriqué localement. Chaque année, l’entreprise lance deux à trois nouveaux produits. Grâce à un investissement de 35 MDH pour la modernisation et l’augmentation de la capacité de production, elle a mis sur le marché quatre marques (Kismo, Fruty, Frizou, Délice et BigBon) vendues 1 à 3 DH. Cette politique des petits prix, adoptée par l’ensemble des opérateurs du secteur, a permis d’élargir le marché et également fait fondre la production artisanale. «En dehors des fabricants comme Oliverie, G-Ice ou Venezia Ice, on ne voit que très rarement les vendeurs ambulants de glace. Ce qui est un point positif pour le secteur qui s’organise et pour que les consommateurs aient des produits de qualité», précise le patron de Pingouin. Cependant, la consommation moyenne nationale reste limitée. Elle est inférieure à un litre, selon M. Ayoubi qui ne manque pas de souligner  qu’«il est difficile de parler d’une consommation nationale, étant donné que le marché n’existe qu’en milieu urbain».