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La dette a coûté 1,52 milliard de DH à Autoroutes du Maroc en 2014
Alors que ses indicateurs d’exploitation restent bien orientés, ADM doit encore faire face à des charges de la dette très importantes. La situation ne devrait s’améliorer que dans 5 à 7 ans.

Le service de la dette coûte cher, très cher à Autoroutes du Maroc (ADM). Sur le seul exercice 2014, la société a dû en effet s’acquitter de 1,52 milliard de DH de charges d’intérêts relatives aux dettes contractées pour la réalisation des investissements de ces dernières années.A ce montant, il faut bien entendu rajouter le remboursement du principal et les provisions pour risques de change associées à ces prêts. En tout, les dépenses d’ADM relatives aux dettes frôlent les 3 milliards de DH et la situation n’est pas près de s’arranger à court terme.
«Nous devrions rester sur les mêmes niveaux pendant les 5 à 7 prochaines années», annonce Anouar Benazzouz, DG d’Autoroutes du Maroc. En d’autres termes, les comptes de la société devraient rester largement déficitaires sur les prochaines années.Faut-il pour autant s’en inquiéter ? La question est légitime lorsque l’on voit l’évolution du déficit entre 2013 et 2014. Il est en effet passé de 148 MDH à 1,1 milliard de DH. Mais pour le DG d’ADM, cela était tout à fait prévisible.«Les résultats de 2013 intègrent un produit non courant lié aux gains de change. C’est ce qui explique le grand écart avec les résultats de 2014. Si l’on n’en tient pas compte, le déficit est plutôt stable», explique-t-il. De plus, les investissements, de par leur nature capitalistique, ne peuvent être rentabilisés qu’à long terme. C’est pourquoi il faudra attendre plusieurs années pour voir ADM débarrassée de son lourd déficit.
Quatre autoroutes non rentables
Heureusement, elle peut aujourd’hui compter sur des recettes de péage en hausse continue. En 2014 par exemple, le trafic sur le réseau autoroutier a généré un chiffre d’affaires de 2,3 milliards de DH, en hausse de près de 3% comparativement à l’année dernière.En 2015, ADM s’attend à une amélioration plus importante d’au moins 5%. «Généralement, le rythme de croissance du trafic, et partant des recettes du péage, est en ligne avec le taux de croissance du pays. Et à ce niveau, les prévisions sont plutôt favorables pour 2015», ajoute Anouar Benazzouz. Néanmoins, force est de souligner que l’amélioration du chiffre d’affaires aurait pu être encore plus importante sans la présence sur le réseau d’axes autoroutiers non rentables.
Actuellement, sur les 13 axes formant le réseau, la gestion de quatre d’entre eux s’avère déficitaire. Il s’agit des lignes Tanger Med-Tanger, Marrakech-Agadir, Tétouan-Fnideq et Fès-Oujda. Sur ces lignes, le trafic est toujours inférieur à 10000 véhicules par jour en moyenne, seuil à partir duquel une autoroute devient rentable.
