Culture
OPM : un concours de piano défricheur de talents
La 15e édition du Concours international de piano de l’Orchestre Philharmonique du Maroc a eu lieu du 14 au 21 mars. Un rendez-vous couronné de succès et plein de surprises.

Et de quinze pour le Concours international de piano de l’Orchestre Philharmonique du Maroc (OPM) ! Grâce a ses mécènes et partenaires, l’OPM a mené à bien cette compétition qui s’affirme davantage à chaque édition. Au grand bonheur d’un public venu nombreux et pour achever cet événement prestigieux, un très beau spectacle a été donné par les lauréats au cinéma Rialto samedi 21 mars.
Sous le charme d’un Foumain
Beethoven, Mozart, Chopin, Bach, Litszt, Tchaïkovski et d’autres virtuoses ont été célébrés lors de ce concours de piano de l’OPM. Une préselection de six jeunes pianistes a permis la rencontre du public marocain avec les solistes stars de demain.
La Russie a été représentée par trois jeunes prodiges: normal pour un pays qui a donné un nombre impressionnant de compositeurs de renom international, comme pour rattraper la découverte tardive de la musique classique dans ce pays. Mais quelle ne fut la surprise du jury quand «aucun Russe ne s’est qualifié pour les phases finales. C’est assez inhabituel en effet», nous dira le président du jury, le professeur Andrzej Jasinski.
Pour leur défense, la concurrence fut très rude. Doué d’une technicité made in Corea, Joo Hyeon Park a arraché le troisième prix du jury grâce à sa maîtrise parfaite des partitions et de sa grande minutie. Âgé d’à peine 19 ans, l’Italien Leonardo Colafelice a fait montre d’une grande agilité et de beaucoup de sensibilité, lui valant un deuxième prix bien mérité.
Mais encore une surprise: pour la première fois de l’histoire du concours, le gagnant du premier prix du jury a également raflé celui du public et de l’orchestre. En effet, le Roumain Daniel Ciobanu a su allier virtuosité, sensibilité et parfaite fusion avec l’orchestre. «Souvent, lors des délibérations, il arrive au jury de passer des heures à débattre pour rester en désaccord. Lors de cette édition, les délibérations nous ont pris une minute et demie !», raconte Marian Rybicki, directeur artistique du concours. Un résultat tout aussi surprenant que «merveilleux, car je ne m’attendais pas à avoir les trois prix. Je suis désolé pour mes camarades qui ont travaillé très dur. Je leur souhaite une meilleure chance à l’avenir», commente, non sans fierté, le jeune lauréat.
Un concours de prestige
Bien qu’événement unique du genre au Royaume, le Concours de piano de l’Orchestre Philharmonique du Maroc peut se targuer de s’aligner sur les meilleurs. D’abord, en raison de son jury de renom composé de personnalités influentes dans le monde de la musique classique, qui sont venues de France, de Chine, d’Italie, du Portugal, de Pologne et du Maroc. Le président du jury de l’édition 2015, Andrzej Jasinski, est d’ailleurs un éminent professeur, président de plusieurs prestigieux concours de par le monde, dont le Frédéric Chopin de Varsovie.
Autre élément crucial, plaçant le concours au rang des plus prestigieux, le choix des candidats fait au sein des meilleures institutions académiques internationales telles que le Conservatoire Tchaïkovski de Moscou, la Julliard school de New York, la Royal Academy de Londres ou la Toho University de Tokyo. D’ailleurs, on apprend que de nombreux lauréats des toutes premières éditions du concours sont actuellement pianistes vedettes, invités des grands orchestres internationaux. Les succès fulgurants d’Olga Kern, de Giuseppe Andaloro, de Rafal Blechacz ou de Siheng Song en témoignent.
«C’est un concours d’une très grande qualité de par sa grande sélectivité, mais également de par la qualité de l’Orchestre Philharmonique qui est exceptionnelle. Ce n’est pas du tout évident de travailler plusieurs concerts à la fois et je tiens à leur rendre un fervent hommage», témoigne le président de jury.
