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Culture

expositions : finissons l’année dans les règles de l’art

Pourquoi ne pas faire ses adieux à  2014 en beauté? à€ Casablanca, Rabat, Marrakech et Tanger, de belles expositions d’art contemporain, traditionnel, naïf, brut, historique, contemplatif vous attendent. En voici un aperçu.

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Meryem El Alj exposition 2014 12 23

1° À Dar Al Kitab, des horizons et des intimités
Au cœur du paisible quartier des Habous de Casablanca, une escapade artistique vous est proposée par la maison Dar Al Kitab du 19 décembre au 3 février 2015. «Horizons et intimités» est l’intitulé de cette exposition signée Elena Prentice et Gustave de Staël. Cette Américaine et ce Français sont tombés sous le charme de Tanger il y a une dizaine d’années de cela. Une ville que le couple d’artistes-peintres n’a plus jamais quittée. C’est ici, en effet, qu’Elena Prentice découvre la fusion somptueuse du ciel et de la mer et qu’elle décide d’y consacrer ses œuvres empreintes de poésie. Pour elle, «s’il est bien une qualité de l’homme, c’est d’être un fantastique témoin de ce qui l’entoure». Gustave de Staël témoigne du monde à sa façon en peignant des paysages urbains et marins inspirés de périples à Boston, New York ou encore Tanger. À découvrir à l’espace culturel de l’antique maison Dar El Kitab, fondée en 1948 et qui dédie depuis peu deux étages à des expositions permanentes ou temporaires d’art contemporain.
*Exposition visible du mardi au samedi (10h-13h ; 15h-19h) au
1, avenue Impériale, place de la Mosquée, quartier Habous, Casablanca.

2° Aux galeries FJ et Kulte, les Itinéraires de Meryem El Alj  
«Tous les enfants sont des artistes. Le problème, c’est de le rester une fois adulte», disait Pablo Picasso. Contrairement à la plupart d’entre nous, Meryem El Alj veille scrupuleusement sur son âme d’enfant qu’elle sait précieuse: sa curiosité et sa soif du toucher et des matières se voit, se palpe avec ravissement à travers l’exposition «Itinéraire(s)», à voir jusqu’au 23 janvier 2015 à la galerie Fatma Jellal de Casablanca. L’artiste, diplômée des Beaux-arts de Tétouan et de Nîmes (France), «travaille de façon récurrente une même forme, sujet central de son œuvre, ce qui lui donne une multitude de possibilités, et de prétextes à la peinture, à une recherche qu’elle approfondit avec obstination et sensibilité», explique la galeriste qui a déjà accueilli deux expositions de l’artiste plasticienne, intitulées «Peinture(s)» et «Carcasses». L’exposition est une orgie de matières : bois, papiers, miroirs et plexiglass offrent une multitude de reflets, de nuances, d’ombres et de transparences.
*À voir à la galerie FJ, 4, rue de la Réunion, Bourgogne, Casablanca mais aussi à la galerie Kulte, 7, rue Benzerte, quartier Hassan, Rabat.

3° Cent ans de création au Musée Mohammed VI de Rabat
Avis aux retardataires ! L’exposition inaugurale du Musée d’art moderne et contemporain est à voir absolument, pour découvrir l’art marocain sous toutes ses coutures, du début du vingtième siècle à nos jours. Quatre périodes sont proposées : l’avènement, jusqu’aux années 1950, de la première génération d’artistes peintres marocains tels que Mohammed Ben Ali R’bati, puis la période des années 1960-1970, marquée par des explorations artistiques mêlant tradition et modernité. Viennent ensuite les années 1980-1990, où l’on se soucie moins d’identité et d’appartenance nationale, et où les individualités artistiques éclatent enfin. La quatrième et dernière période est consacrée au bouillonnant et parfois sidérant art auquel se livrent les créateurs marocains contemporains. Bref, un panorama artistique passionnant et instructif à découvrir tous les jours (sauf le mardi) de 9h à 18h jusqu’au 30 septembre 2015 (vous avez largement le temps).
*Adresse : Angle avenue Moulay
El Hassan et avenue Allal Ben
Abdellah, quartier Hassan, Rabat.

4° Des tapis muraux traditionnels à la galerie Kaïs
Dans la région de Chichaoua, les femmes ont coutume de dire qu’«elles sont nées dans les tapis». À Rabat, la galerie d’art Kaïs rend hommage à ces dames en exposant leurs plus belles créations. Vous en verrez, des tapis muraux, uniques car faits mains, de toutes les inspirations : traditionnelles, graphiques (noir-blanc) et figuratives. À l’origine de cette exposition, l’association «Le savoir au village», fondée par deux femmes originaires de la région et désormais établies en Suisse. Grâce aux fonds qu’elles ont pu récolter dans leur pays d’adoption, un Centre de formation a vu le jour et permet aujourd’hui d’alphabétiser et d’autonomiser grâce aux métiers du tissage, des dizaines de femmes issues des villages reculés de la province. Pour admirer et encourager leur travail, faites un tour du côté de l’exposition «Savoir au village» de la galerie Kaïs, c’est jusqu’au 31 décembre 2014.
*Adresse : 4, rue Toudgha, quartier de l’Agdal, Rabat.  

5° «Le travail c’est la santé…»
… «Ne rien faire, c’est la conserver», chantait Henri Salvador. Sur le thème du droit au travail, le concours international «Posters for tomorrow» a fait appel cette année à des centaines d’esprits créatifs de par le monde pour clamer le droit de chacun à un emploi digne et équitable. Cela a donné, comme d’habitude, des posters magnifiques et poignants, surtout ceux dédiés au travail des enfants. Vous pouvez voir les dix plus beaux posters sur le site Internet www.posterfortomorrow.org, et si vous êtes plus motivés et que vous avez le bonheur de séjourner à Marrakech, allez à l’Ecole supérieure des arts visuels qui expose les 100 affiches sélectionnées parmi plus de 4300 œuvres issues de 133 pays. L’exposition «Work right» se poursuit jusqu’au 30 janvier 2015.
*Adresse : Au quartier Daoudiate de Marrakech, longez l’avenue Allal El Fassi, tournez à l’angle du café Malisia, à droite, puis tout droit jusqu’au rond point.  
6° Le mystérieux Babahoum à Tanger
Il se fait appeler Babahoum et c’est un ancien ferrailleur et brocanteur qui a décidé, brusquement, de se mettre au dessin… Il est vrai qu’il n’avait à l’époque que soixante-dix ans et des broutilles… et tout l’avenir devant lui ! Cet autodidacte fascinant peint des scènes de la vie quotidienne, bucoliques et dénuées de perspective, qui ont fait fureur lors d’une récente exposition à Paris. Naïfs et peints avec des couleurs simples, des personnages rythment ses dessins comme des notes crayonnées par un enfant sur une partition de musique. Un style qui fait dire de jolies choses à l’écrivain français Pascal Quignard : «Son sens de la mise en page est inné, impérieux, immédiat, absolu». À savourer jusqu’au 15 janvier à la galerie Conil de Tanger.
*Adresse : 35, rue des Almohades, Petit Socco, Tanger.