Idées
Plagiat

Le phénomène est devenu tellement inquiétant pour qu’on le taise. Comme nous autres journalistes sommes prompts à tirer sur tout ce qui bouge, nous nous devons aussi de balayer devant notre porte. En effet, nombreux sont les organes de presse, écrite (papier ou en ligne) ou audiovisuelle, qui n’ont plus aucun scrupule à s’approprier des textes produits par d’autres, traduits en arabe ou en français, sans en changer une virgule. Ils prennent juste la précaution de mettre les citations nominatives sur le compte «d’une source sûre ou proche du dossier» et d’attribuer des chiffres retraités par l’auteur à un organisme public. Naturellement, les informations n’appartiennent à personne. Tout support peut s’en nourrir à volonté et les enrichir. Il y a cependant des règles déontologiques qui régissent la profession, entre autres, le devoir de citer l’origine de ce qu’on annonce. Cette règle est allègrement bafouée tous les jours. La faute au manque d’expérience ou à l’inconscience du journaliste copieur ? Peut-être pas parce que dans toutes les rédactions, il y a des personnes censées veiller au respect des bonnes pratiques. La vérité est que beaucoup ferment les yeux pour donner l’impression d’être plus rapides ou mieux informés que les confrères. A défaut d’engager des procédures qui sont de toute façon vouées à se terminer en queue de poisson, les éditeurs sérieux doivent mettre le holà. La coupe est pleine.
