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Carrière

Enseignement supérieur privé : Questions à  Yasmine Benamour administrateur de HEM

Le secteur ne doit bénéficier d’aucune rente et doit payer ses impôts

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Mis à jour le

Yasmine Benamour 2014 07 03

• HEM était concentré à Casablanca, pourquoi une implantation dans les régions ?

Oui, HEM est maintenant présent dans 6 villes : Casablanca, Rabat, Marrakech, Tanger, Fès (où nous venons d’ailleurs de déménager dans un tout nouveau campus) et Oujda. L’école a commencé avec une soixantaine d’étudiants il y a 26 ans, elle compte maintenant plus de 2 100 étudiants, 3 300 lauréats, un excellent taux d’employabilité, un centre de recherche (le CESEM), une plateforme de recherche électronique economia.ma ainsi qu’une fondation. HEM a ainsi délibérément choisi comme stratégie d’accompagner le développement régional en mettant en œuvre un enseignement en gestion de haut niveau.

• Le secteur de l’enseignement supérieur privé ne dépasse pas 5 à 6% d’effectifs, la raison à votre avis ?

Deux raisons principales à cela : la 1ère est liée au revenu moyen du Marocain. La catégorie qui vient vers le secteur privé est essentiellement issue de la classe moyenne et de la classe moyenne supérieure qui n’est pas encore très large au Maroc ; les classes économiquement aisées allant plutôt vers l’étranger et les catégories économiquement faibles n’allant pas vers le privé puisque celui-ci est tout simplement payant. La 2e raison est  liée à la politique générale du pays. Le secteur étant privé, il ne doit naturellement bénéficier d’aucune rente et doit payer ses impôts. Je tiens à ajouter que le décret sur les accréditations qui est sorti constitue, certes, une bonne avancée, mais le décret sur l’équivalence des diplômes n’est pas, lui, encore sorti. Or, il est clairement prévu dans la Loi. Ce décret est nécessaire car, sans lui, les accréditations n’ont aucun sens. En effet, c’est cette équivalence des diplômes (diplômes issus donc de filières accréditées) qui permettra aux jeunes lauréats, qui le souhaitent, de continuer leurs études dans un établissement public marocain (en master ou en doctorat par exemple) ou de postuler à des postes dans la fonction publique. C’est une question d’équité.