Affaires
Les loueurs de voitures sans chauffeur se regroupent en fédération
L’objectif est de permettre à la profession de disposer d’une force de négociation à la fois avec les fournisseurs et les pouvoirs publics. Augmentation du capital minimum à un million de DH, zoning, exigence d’un diplôme précis pour les gérants et suppression de l’autorisation annuelle de circulation sont les principales doléances.

Les loueurs de voitures abordent un virage stratégique pour leur profession. L’Association des loueurs automobiles sans chauffeur (ALASCAM) vient en effet de lancer un projet de création d’une fédération professionnelle regroupant une grande partie des opérateurs de ce secteur. Une première convention allant dans ce sens a même été signée le 27 février dernier avec plusieurs représentations régionales du secteur. «Nous avons signé une convention avec plusieurs régions dans le but de fédérer l’ensemble des professionnels à ce projet», explique Tariq Dbilij, président de l’ALASCAM. En fait, l’objectif recherché à travers ce projet est de renforcer la représentativité du secteur, à la fois pour gagner en poids face aux différents interlocuteurs de la profession et améliorer le volet opérationnel des entreprises en favorisant le recours à des achats groupés. Dans un premier temps, ce sont principalement les opérateurs du Nord, l’Oriental et du Centre (Tanger, Nador, Oujda, Fès, Marrakech…) qui ont signé la convention. «L’extension du projet aux régions du Sud est en cours», indique-t-on auprès de l’association.
Les premières mesures devraient être prises incessamment par le ministère de l’équipement
Il faut dire que cette initiative tombe dans un contexte particulier pour le secteur. Le ministère du transport vient en effet d’enclencher un processus de concertation avec l’ALASCAM en vue de développer et, surtout, de structurer ce secteur. Une première série de doléances a déjà été transmise à la tutelle. Ces doléances concernent tout d’abord la révision du cahier des charges de la profession. Parmi les principaux problèmes que vit le secteur figurent en effet les dispositions du cahier des charges qui sont parfois inadaptées. «L’exercice de cette profession est réglementé par un cahier des charges qui date de 1997», déplore-t-on auprès de l’ALASCAM. Or, depuis, le secteur a connu une évolution importante qui le rend inadapté sur plusieurs volets. Des lacunes sont ainsi recensées au niveau des pré-requis pour l’obtention des autorisations d’exploitation. En effet, si cette licence est conditionnée par la présentation d’une attestation scolaire, aucune indication n’est faite sur l’organisme dont doit émaner cette attestation. De même, aucune précision n’est faite sur la nature des diplômes dont doit disposer un candidat à la gérance d’une entreprise de location de voitures, ni sur les qualifications professionnelles dont il doit disposer. C’est pourquoi les professionnels réclament aujourd’hui de nouvelles conditions d’exercice, en imposant notamment un diplôme en relation avec la profession (dans les domaines du transport, de la logistique ou dans le tourisme) ainsi qu’une expérience avérée dans le secteur. La révision proposée par l’ALASCAM touche également au capital social minimum requis pour la création d’une entreprise de location. Dans les textes en vigueur, il est exigé un capital de 500 000 DH et un parc de 5 voitures au minimum. Or, selon une récente analyse faite par l’association, il s’est avéré que le seuil de rentabilité dans le secteur n’est atteint qu’avec un parc minimum de 15 voitures. D’où la recommandation d’imposer un capital minimum d’un million de DH pour la constitution d’une entreprise de location, un montant qui imposerait l’acquisition d’un parc consistant.
A ces questions d’ordre structurel, la profession pointe également du doigt des aspects conjoncturels liés à l’absence, dans le cahier des charges, de la notion de zoning permettant d’éviter une concentration géographique des opérateurs au détriment d’une répartition territoriale équilibrée. De même, l’autorisation annuelle de circulation constitue une contrainte majeure et appel est fait à ce qu’une carte grise mentionnant que le véhicule est de location soit suffisante.
Pour ce qui est de la visite technique, sujet qui a longtemps fait polémique, il semblerait que la solution ait déjà été trouvée ? «Nous avons obtenu un accord de principe du ministère de tutelle pour que la visite soit annuelle sur les deux premières années. Il reste maintenant juste à officialiser la décision», ajoute le président de l’association.
Si cela devait se concrétiser, les incommodités opérationnelles (et les coûts qui en découlent) que rencontrent les entreprises de location seront considérablement réduites.
