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Les distributeurs de pièces auto neuves broient du noir

Tous les segments du marché font état de baisse de chiffre d’affaires allant de 12 à  38%. Les importateurs travaillant avec des professionnels de l’automobile ont limité la casse vu la régularité de la demande de ces derniers.

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piece auto 2014 02 28

Inquiétude chez les vendeurs de pièces détachées neuves pour automobile ! L’activité a chuté drastiquement en 2013 et la courbe n’infléchit pas en ce début d’année. Approchés par La Vie éco, des professionnels dans tous les segments du marché de la pièce de rechange neuve rapportent des baisses allant jusqu’à 40%. «Nous avons passé une année très difficile, notre chiffre d’affaires a baissé de 38% par rapport à 2012», affirme un petit opérateur. Pour un grand acteur du secteur qui a requis l’anonymat, la proportion de la chute des transactions dépend du portefeuille client.

«Nous avons enregistré des ventes en décrochage de 12% vu que nous travaillons en grande partie avec des professionnels et pas seulement des particuliers», confie-t-il. Confirmant la même tendance, le gérant de SPDO, un vendeur de moteurs importés, parle d’un chiffre d’affaires en repli de 30% vu la cherté des pièces. «Nous aurons fini l’année au meilleur des cas avec des ventes en retrait de 25% vu que la majorité des clients se rabattent sur les ferrailleurs pour l’entretien de leurs véhicules», affirme pour sa part Mohammed Tragha, propriétaire de Korea Pièce Auto, importateur et revendeur de pièces de rechange pour véhicules coréens. Pour lui, la raison principale de la baisse de la demande réside dans le pouvoir d’achat limité. Le panier moyen des particuliers n’a pas dépassé 600 DH en 2013.
Les droits de douane jugés élevés

Les distributeurs ajoutent que plusieurs assureurs ne travaillent plus directement avec les magasins de pièces de rechange ; ils remettent un chèque forfait au client dont le véhicule est sinistré. Libre à celui-ci d’en faire ce qu’il veut. Pour faire des économies, le ferrailleur est la destination toute indiquée. «La pièce neuve est en règle générale 50% plus chère que celle dite de récupération, c’est tout à fait logique que le ferrailleur soit privilégié», explique un vendeur. La faute aux droits de douane sur les pièces neuves jugées trop élevés. «J’achète un moteur diesel 6 cylindres à 400 euros.

Ce dernier étant passible de 3 000 DH de droits de douane et en y ajoutant le transport, son coût de revient culmine à plus de 9 500 DH. Sans compter ma marge, je ne trouverai pas d’acheteur à ce prix», explique le gérant de SPDO. Rappelons que le ministère du commerce et de l’industrie est très avancé dans la réflexion pour interdire l’importation des pièces détachées auto dites de récupération. Ces dernières soulèvent la question de la sécurité sur les routes, en plus du volet environnemental.