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La LGV réservera le train classique au transport régional
Après l’entrée en service de la nouvelle infrastructure, le réseau ferroviaire conventionnel servira au transport dans un périmètre de 150 km autour des villes. 9 gares seront étendues en pôles urbains comportant des commerces, des hôtels et des bureaux.

Qu’adviendra-t-il du réseau ferroviaire classique une fois que la ligne à grande vitesse (LGV) entrera en service ? Bien que cruciale, la question est restée étonnamment peu évoquée jusqu’à présent. Ce qui n’a pas empêché le directeur général de l’ONCF, Mohamed Rabie Khlie, d’y apporter une réponse lors d’une intervention à la CFCIM en fin de semaine passée. «Une fois que la LGV aura commencé, chaque réseau aura sa fonction propre», annonce le directeur. L’idée est que le réseau conventionnel assure le transport régional au moyen de liaisons allant sur un périmètre de 150 km autour des villes. Aussi, ce réseau remplira la fonction de ramassage pour le compte de la LGV entre Casablanca et Tanger. Cette dernière, quant à elle, devra couvrir les liaisons moyenne et longue distance (supérieure à 200 km).
Assurer la mise en place de cette organisation ne sera évidemment pas chose aisée et nécessitera la réalisation de plusieurs infrastructures. A ce titre, 8 milliards de DH de budget sont mobilisés par l’office en 2014, dont 5 milliards concernent la LGV, tandis que le reliquat est programmé pour le renforcement du réseau classique. A moyen et long terme, la liste de chantiers dressée par l’ONCF inclut le renforcement des lignes avec notamment le triplement de la ligne Casablanca-Kénitra ou encore le doublement de la liaison entre Settat et Marrakech. Vient ensuite la mise à niveau des gares. L’ONCF compte réserver un traitement spécial à des sites de plus de 20 hectares, situés dans 9 grandes villes. Le modèle de développement de ces sites consistera à délocaliser les activités de fret et de maintenance vers des zones périphériques où l’ONCF a préalablement acquis du foncier. En lieu et place de ces dernières activités, des pôles urbains multifonctionnels, comportant des commerces, des hôtels, des bureaux et des espaces verts seront construits.
Des études stratégiques pour se projeter à l’horizon 2040
Ce modèle a déjà été décliné au niveau de la gare d’Oujda et il est en cours de réalisation au niveau de Marrakech. Parallèlement, l’ONCF a dans ses plans de poursuivre son programme de rénovation ou de mise à niveau de 40 autres gares.
La vaste reconfiguration en cours au niveau de l’office touche également le fret qui a fourni 20% des 3,6 milliards de DH de chiffre d’affaires drainé par l’office (hors filiales) en 2013. En la matière, l’axe primordial est de poursuivre le développement de zones d’activités logistiques.
Pour mettre en harmonie tous ses axes de développement, l’ONCF multiplie les études stratégiques lui permettant de se projeter à l’horizon 2040, et, bien avant cela, de poser les bases de son futur contrat programme 2017-2021.
