Carrière
Comment recadrer un collaborateur qui décroche sans le décourager
Le préalable est de comprendre les raisons des comportements ou actes répréhensibles. Ne pas attendre des dérapages pour agir, il faut rappeler de temps en temps à ses collaborateurs l’importance de leur mission.

Mohamed, 32 ans, fraîchement promu chef de division, n’est pas du genre à remonter les bretelles à un collaborateur. «A vrai dire, j’ai toujours eu du mal à faire des reproches, de crainte d’aller à la confrontation. Parfois, je fais le travail des autres pour ne pas trop laisser traîner les choses». Pas facile dans ces cas de gérer une équipe. En revanche, beaucoup n’hésitent pas à mettre la pression par les sanctions sans appel pour remettre en selle les fautifs.
Il est vrai que parfois, quand les enjeux ne sont pas bien compris, il n’est d’autre choix que d’adopter de telles solutions. Mais choisir la manière forte revient souvent à faire fausse route. «Quand des situations répréhensibles se présentent, il est déconseillé d’agir dans la précipitation. Une réaction brutale est le meilleur moyen pour pousser l’autre partie à se crisper», prévient Selma Assari, consultante en communication. Il n’est pas non plus judicieux de repousser les remontrances indéfiniment. Il faut juste trouver le moment propice pour engager le dialogue. Quoi qu’il en soit, «recadrer une personne dans son travail est important pour un manager. Cela fait partie de ses prérogatives. En d’autres termes, il est nécessaire pour redonner un nouveau souffle, de remotiver une équipe en berne, déclencher un signal d’alarme en cas de relâchement ou de faute professionnelle, parler aux collaborateurs, leur rappeler l’importance de leur mission et leur faire prendre conscience des erreurs à ne pas répéter», souligne Abdelilah Sefrioui, consultant RH et DG du cabinet Axe RH.
Il reste que la gestion de ce genre de situation n’est pas toujours aisée puisque la nature humaine est hostile à la confrontation. Deux choses sont importantes pour un bon recadrage. Premièrement, un manager doit établir un contrat moral avec son ou ses collaborateurs en difficulté. Ce qui signifie que le manager doit se poser la question de ce qu’il attend de son collaborateur et vice versa. Plutôt que de se focaliser sur ce qui ne va pas, mieux vaut se demander ce qu’il devrait faire pour que cela aille bien. Il revient dans ce cas au manager de chercher avec l’intéressé des méthodes de travail différentes ou d’autres moyens pour lui redonner goût au travail. C’est important.
Deuxièmement, il est également important d’établir des règles de fonctionnement. De plus en plus, les entreprises travaillent sur des chartes d’éthique pour rappeler des comportements basiques à observer comme l’implication, l’intégrité, le bon sens…
Souvent, de petits mots d’encouragement, la reconnaissance d’un travail bien fait ou l’implication dans un dossier peuvent remonter le moral et changer complètement un état d’esprit.
