Carrière
Les nouvelles tendances en matière de formation
Gestion de trésorerie, techniques commerciales, gestion des conflits, développement personnel… Externaliser ou former en interne, tout dépend des besoins et des gaps à combler.

Après plusieurs mois de bons et loyaux services, vos salariés ne sont plus ce qu’ils étaient au moment de leur recrutement ? Il serait peut-être temps de leur assurer une, voire plusieurs formations. Pourquoi doit-on former ? Pour la simple raison que le manque de polyvalence, l’incapacité à relever certains challenges ou encore les difficultés à maîtriser certaines tâches peuvent engendrer une grande démotivation. Au final, la productivité s’en retrouve impactée. Faire monter en compétences professionnelles ou en aptitudes personnelles vos salariés à travers la formation peut alors redonner du punch à vos équipes. En clair, des salariés plus à l’aise avec leurs outils et leur environnement produisent mieux et permettent de faire des économies de temps et d’argent.
Sur le marché, l’offre est tellement étoffée et n’a de limite que la demande. Pourtant, certaines tendances arrivent à s’imposer. «Les formations les plus demandées par les entreprises qui font appel à nos services tournent autour de la gestion de la trésorerie et des techniques commerciales», explique Mohamed Reffadi, directeur général du cabinet de consulting et de formation You & Me.
D’autres formations peuvent être assurées en guise de compléments. En effet, derrière tout manque de maîtrise des outils ou des procédures, se cachent souvent des problèmes de personnalité qu’il convient de résoudre. C’est pourquoi, en plus des formations métiers, certaines entreprises optent pour des modules de développement personnel avec des thématiques comme la Programmation neurolinguistique (PNL), le coaching ou encore la prise de parole en public. De manière générale, «les formations de ce type comptent 30% de théorie, 30% de cas pratiques et 40% de travail sur le volet personnel», explique Reffadi. Très utile lorsque l’on veut former des commerciaux de pointe ou améliorer les compétences de gestion d’équipes du «middle management». Certains vont beaucoup plus loin : «Nous formons les salariés à résoudre les conflits. De manière générale, nous leur inculquons une logique d’approche, d’analyse et de résolution de tous types de problèmes, tels que le Mind mapping (carte heuristique). Ce n’est qu’ainsi que l’on peut obtenir des cadres intermédiaires à la hauteur», confie Reffadi. Dans les environnements hautement concurrentiels, où les décisions doivent être prises séance tenante, sans forcément en référer à la hiérarchie, cela fait toute la différence ! Pas étonnant que de plus en plus de prestataires de formation en fassent un argument commercial de taille.
Bien identifier les besoins avant d’engager un programme de formation
Mais attention, on n’accepte pas une offre sur un coup de tête. Un prestataire de formation doit en principe proposer une première réunion dite de cadrage. Lors de cette séance, les salariés concernés et leurs responsables directs (ou les salariés d’autres services), doivent répondre à un questionnaire bien précis afin de définir avec exactitude les faiblesses techniques et de personnalité. Pour obtenir une image fidèle du problème, le questionnaire est soumis impérativement aux responsables et au personnel en même temps. Les deux ont souvent une vision différente les uns des autres de la production. Alors que, parfois, ils croient souffrir de plusieurs lacunes, la séance de cadrage peut révéler l’existence d’une seule et unique problématique formulée différemment de part et d’autre.
Vient ensuite l’étape de l’analyse stratégique. Elle permet en gros de sortir avec une idée claire des thèmes pour lesquels des formations sont nécessaires. Pour finir, une ingénierie de formation est réalisée. Celle-ci consiste à déterminer avec précision les modules sur lesquels il faut former le personnel ainsi que la durée des cours. Ce plan de formation peut alors être exécuté par le prestataire si l’entreprise le souhaite. Sinon, il est fait appel à la concurrence ou, si possible, l’organiser en interne.
Il s’agit là d’une autre question pour laquelle il faudra trouver une réponse: faut-il externaliser ou former en interne ? Les avis sont partagés et chacun y va de sa propre conception et de la définition de ses propres besoins. Quelques entreprises sont même allées jusqu’à créer leurs propres structures de formation. De grands groupes ont créé leur académie pour former des collaborateurs dans des métiers pointus et qui s’approprient dès le départ leur culture. La décision de former en interne est aussi prise par les entreprises de services où les formations métiers coûtent trop cher ou dans lesquelles le taux de turn-over est élevé et doit être continuellement compensé par le recrutement. C’est le cas des centres d’appels. Dans d’autres cas, «le centre de formation joue un rôle de sensibilisation et forme aux valeurs de l’entreprise tandis que les formations pointues sont déléguées à des cabinets externes», partage Khalid
Lahbabi, DRH d’International Paper. Ainsi, le savoir-faire est inculqué par des professionnels alors qu’enseigner le savoir-vivre et le savoir-être dans l’entreprise est assuré par l’entreprise elle-même. Mixer ces modèles de formation tout en aidant par des formations à distance est un équilibre parfait que beaucoup d’entreprises ont réussi à atteindre.
Combien coûte une formation?
Le coût de la formation varie selon le contenu, la durée, l’objectif de la formation et le nombre de participants. En général, un séminaire de formation intra-entreprise en techniques de vente coûte entre 4 000 et 7 000 DH (hors taxes) par jour. Ce tarif peut grimper pour se situer entre 6 000 et 9 000 DH (hors taxes) par jour pour les séminaires de gestion de la trésorerie. Pour les formations inter-entreprises, les tarifs démarrent à 1 500 DH (hors taxes) par personne et par jour. Les entreprises peuvent se faire rembourser les frais engagés conformément au dispositif du système de financement de la formation en cours d’emploi (formation continue) pour l’amélioration continue des compétences des salariés (voir encadré). La formation continue comprend l’ensemble des actions de formation concernant les salariés et toutes les formations permettant l’acquisition ou l’amélioration des compétences professionnelles. Le financement est concrétisé par le contrat spécial de formation (CSF) passé entre l’entreprise et l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail en charge de la gestion du dispositif. Les plafonds de remboursement dépendent de la Taxe de formation professionnelle (TFP) déclarée.
