Affaires
Les prix sur une courbe ascendante malgré une politique monétaire prudente
L’inflation est principalement d’origine alimentaire, mais l’enseignement et les transports y contribuent grandement. L’institut d’émission estime que le niveau actuel est en ligne avec l’objectif de stabilité des prix.

Le Maroc, champion dans la maîtrise de l’inflation, court-il le risque de voir les prix des biens et service s’envoler ? Cela ne semble pas devoir être le cas, à en croire du moins les prévisions de Bank Al-Maghrib (BAM) sur un horizon de 18 semaines, publiées lors de la tenue de son conseil le 18 juin dernier. C’est d’ailleurs, soit dit en passant, la raison pour laquelle la banque centrale n’avait pas jugé nécessaire d’abaisser le taux de refinancement des banques commerciales.
Pourtant, depuis le début de l’année, l’inflation, en glissement annuel, a été supérieure à 2%. Au cours du premier trimestre, en effet, elle s’établissait à 2,4% en moyenne, au lieu de 2% le trimestre précédent (c’est-à-dire la période allant de fin septembre à fin décembre 2012). La dernière statistique publiée à ce sujet par le Haut commissariat au plan (HCP), à fin juin, indique que les prix ont augmenté de 2,3% entre juin 2012 et juin 2013, et de 2,4% sur les six premiers mois de l’année en cours par rapport à la même période de 2012. Mieux (ou pire), l’inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatils et les produits à tarifs réglementés, a augmenté de 2,5% entre juin 2012 et juin 2013. Sur l’ensemble de l’exercice, l’inflation, selon BAM, devant s’établir à 2,1%.
L’alimentation représente 40% du panier de la ménagère
Même si l’institut d’émission estime, moyennant quelques précautions (notamment le maintien du dispositif actuel de compensation), que ce niveau actuel demeure en ligne avec l’objectif de stabilité des prix (qui est l’une de ses missions principales), il faut revenir cinq ans en arrière pour pareille évolution.
Certes, ces dernières années, l’inflation, globalement, est d’origine alimentaire : +3,2% entre juin 2013 et juin 2012 et autant sur l’ensemble du premier semestre par rapport au même semestre de 2012. Mais cela ne change rien au problème, sachant que l’alimentaire pèse encore lourdement (quelque 40%) dans le panier de la ménagère moyenne, qui sert de référence pour le suivi de l’évolution des prix. Observée sur une longue période, l’inflation alimentaire est passée de 1,5% en moyenne entre 2000 et 2004 à 2,7% entre 2005 et 2012.
Et puis, même l’inflation non alimentaire, si l’on exclut certains produits et services comme les articles de ménages, les articles d’habillement et les communications, n’est pas si négligeable que cela. C’est le cas en particulier et depuis des années, de l’enseignement par exemple (+6,1% à fin juin) ou encore du transport (+4,9%). En fait, c’est surtout la forte baisse des prix des communications (-8,9%) qui tire vers le bas l’inflation non alimentaire (+1,7%).
