Au Royaume
Loi de finances 2013 : le jeu des prévisions…
L’hypothèse de 4.8% de déficit semble difficile à réaliser.

Le projet de Loi de finances 2013 sera déposé au Parlement dans quelques jours (au plus tard le 20 octobre) et on n’en sait toujours pas grand-chose, si ce n’est les hypothèses sur la base desquelles il est élaboré et les orientations générales qui le sous-tendent.
A première vue, le scénario de croissance retenu (4,5%) paraît assez optimiste, compte tenu surtout des difficultés que vivent les principaux partenaires du Maroc et des prévisions guère favorables du FMI sur la conjoncture en Europe en 2013. A partir de là, l’hypothèse (retenue) d’un déficit budgétaire de 4,8% du PIB semble difficilement réalisable. Pourquoi ? Parce que, d’une part, ce niveau de déficit est tributaire du PIB qui sera réalisé et, conséquemment, des recettes que celui-ci pourra générer. Au Maroc, on le sait, un niveau de croissance relativement élevé n’est pas forcément synonyme d’un bon comportement des recettes fiscales.
D’autre part, le déficit dépendra également, et même principalement, des mesures qui auront été décidées ou pas sur le dossier de la compensation et, accessoirement, de l’évolution des prix des matières premières sur le marché international. Si pour le prix du pétrole, l’hypothèse retenue pour le brut est de 105 dollars le baril, peu de choses, en revanche, ont jusque-là filtré sur le niveau de compression des dépenses de compensation. On peut parier que cette compression ne bouleversera pas fondamentalement la donne, sauf à imaginer un effondrement des prix des matières premières, ce qui est hautement improbable.
Cela dit, les prévisions restent des prévisions, qu’elles soient l’œuvre du gouvernement, du FMI ou d’autres institutions…
