SUIVEZ-NOUS

Affaires

Phosphates, médicaments, poisson… des opportunités s’offrent à  l’export avec les pays en développement

Le Maroc a finalisé la liste des produits soumis à  des concessions douanières dans le cadre du Système global de préférences commerciales. Chaque pays signataire est obligé d’accorder une réduction d’au moins 20% sur les droits de douane. Sur les 43 pays qui ont ratifié cet accord, onze ont arrêté leur liste.

Publié le


Mis à jour le

Porte conteneurs CMA CGM 2012 04 20

Le Maroc allonge la liste de ses partenaires commerciaux. Il a établi sa liste des produits donnant lieu à des concessions tarifaires, non tarifaires et para-tarifaires aux pays signataires de l’accord sur le Système global de préférences commerciales (SGPC). Il lui reste à la faire valider par le gouvernement et à la présenter au Parlement.

L’idée qui a présidé à la création de ce que l’on pourrait appeler une zone économique est que des pays membres du Groupe des 77 (voir encadré) avaient considéré qu’il fallait promouvoir le commerce et les échanges entre eux pour encourager la production et la création d’emplois dans leurs pays respectifs. Elle avait été matérialisée par un accord signé en 1988, à Belgrade, par une trentaine de pays en développement, tous membres dudit groupe. C’est-à-dire bien avant les accords de Marrakech de 1994 instituant l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

L’application s’est cependant faite progressivement, et ce n’est que récemment que onze des pays signataires de l’acte final du 3e cycle de négociations, achevé en décembre 2010 à Sao Paulo (Brésil), ont finalement dressé chacun sa liste de produits en respectant l’obligation d’accorder une baisse des droits de douane d’au moins 20% en faveur des pays signataires. Ce sont l’Egypte, l’Inde, des pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay), la Corée du sud, Cuba, la Malaisie, l’Indonésie et le Maroc qui ont signé le protocole en février 1997.
Bien évidemment, chaque pays membre a cherché à protéger ses secteurs fragiles tout en tentant de profiter des avantages lui permettant de mieux exporter ses produits dans cette zone. Ce qui est de bonne guerre et tout le monde s’en accommode.

Les produits de la pêche seront bien placés dans le Mercosur

Le Maroc a fait le choix, à travers le département du commerce extérieur qui a mené les négociations, de mettre sur sa liste les produits les moins taxés, ce qui ne mettra pas en péril l’équilibre économique. Mais en allant dans le détail, on peut remarquer qu’il va pouvoir élargir son accès à quelques matières premières de la Corée du sud ou acheter moins cher appareils téléphoniques et récepteurs de radiodiffusion. Avec l’Inde et la Malaisie, ce sont des concessions tarifaires qui ont été obtenues pour les phosphates notamment.

L’autre élément majeur est l’ouverture de ces marchés pour les exportations de produits agroalimentaires. Les relations commerciales devraient se renforcer nettement avec le Mercosur où la sardine fraîche, congelée ou en conserve trouvera des acheteurs, au même titre que les phosphates et dérivés. 

Sur ce marché sud-américain, expliquent Khalid Sayah et Hassan Bensseddik, respectivement directeur des relations commerciales internationales et chef de division des relations commerciales multinationales au département du commerce extérieur, le Brésil occupe déjà une place privilégiée puisqu’il représente 76% des exportations marocaines dans la région, suivi de l’Argentine avec 17%.
Un autre secteur qui se voit offrir des opportunités dans plusieurs pays, c’est celui des produits pharmaceutiques nationaux.

Bien évidemment, l’accord va connaître une plus large concrétisation avec l’élaboration par les autres pays signataires de leurs offres. En effet, ce sont 43 pays, dont 7 sont des PMA (pays les moins avancés), qui ont ratifié l’Accord SGPC. Et sur les 23 pays qui ont participé au cycle de négociations, 11 ont finalisé leurs offres à travers des listes de produits.

Mais chacun des pays ayant des institutions différentes et des circuits de validation distincts, la concrétisation par des échanges palpables ne sera pas immédiate, même si, pour l’Inde notamment, sa liste de produits et des abattements est définitive et effective.