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Encore 65% des logiciels utilisés au Maroc sont piratés

Le manque à  gagner pour les éditeurs de logiciels est de 615 MDH par an. Une baisse de 10 points du piratage au cours des quatre prochaines années permettrait la création de 499 emplois.

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Piratage

Ce n’est un secret pour personne, le piratage informatique au Maroc fait des ravages. Selon International Data Corporation (IDC), le taux de piratage au Maroc a atteint 65% en 2010, soit un manque à gagner pour les éditeurs de logiciels de 615 MDH. Ce n’est certes pas comparable à des pays comme l’Algérie où le taux de piratage atteint 83%, ou comme l’Egypte qui accuse des pertes de près de 196 millions de dollars (1,6 milliard de DH). Mais il reste que la perte est considérable. Pourtant les risques liés à l’utilisation de logiciels contrefaits sont clairs. Cela impacte directement la sécurité de l’environnement informatique puisque ces derniers n’offrent aucun rempart de sécurité fiable quant aux intrusions des virus et autres logiciels malveillants. Sans oublier les données de l’utilisateur qui peuvent être corrompues, perdues, ou pire, détournées pour des utilisations frauduleuses, mais également le manque de performances et la lenteur des systèmes qui nuisent à la productivité des entreprises.

112 MDH de manque à gagner pour l’Etat

Si le piratage persiste encore malgré tous ces risques, c’est principalement dû à un manque d’informations et à une faible prise de conscience. Mais il faut dire aussi que la différence de prix entre le piraté et l’original encourage les utilisateurs à opter pour le premier. Ce n’est certainement pas sans dégâts. «Sur les rapports que reçoit Microsoft pour l’amélioration de ses services, suite à des problèmes rencontrés dans l’utilisation du système d’exploitation ou d’un logiciel, 15% concernent des postes infectés par des virus», explique Samir Benmakhlouf, directeur général de Microsoft Maroc. C’est dire l’importance des menaces qui restent disséminées, donnant une fausse illusion de sûreté jusqu’au jour où l’utilisateur est confronté à l’irrémédiable. Pour y remédier en amont, une large campagne de sensibilisation et de formation est prônée. C’est d’ailleurs sur ce chemin que s’est lancé Microsoft. Une autre action destinée à réduire l’utilisation de logiciels contrefaits consiste à intégrer la vérification des licences de logiciels par les auditeurs qui signaleront toute utilisation abusive ou frauduleuse pour, à terme, arriver à établir une charte concernant l’éthique informatique au sein des entreprises. A noter, d’après les chiffres de l’IDC, que si le taux de piratage au Maroc venait à régresser de 10 points au cours des quatre prochaines années, cela permettra la création de 499 emplois, augmentera le PIB de plus de 900 MDH et dégagera 560 MDH de chiffre d’affaires supplémentaires pour le secteur informatique local et environ 112 MDH de recettes fiscales pour l’Etat.