Affaires
Ces nouveaux produits que le Maroc exporte
L’exportation de nouveaux produits a rapporté 2.7 milliards de DH en 2010. Les délocalisations ont favorisé la fabrication de produits à forte valeur ajoutée. Aidés par les pouvoirs publics, les opérateurs sont plus entreprenants dans leur quête de débouchés à l’étranger.

Phosphates, agrumes et primeurs, textile… Ce sont là les produits traditionnels qui ont fait depuis longtemps la réputation du Maroc à l’exportation. Aujourd’hui, de nouveaux articles, qui ne figuraient pas sur la liste des produits exportés durant une bonne partie de la décennie 2000-2009, commencent à faire leurs preuves.
En 2010, la valeur globale de ces nouveaux produits a totalisé plus de 2,7 milliards de DH. Certes, le montant peut paraître insignifiant, surtout si on le compare au volume global des exportations du Maroc de la même année, qui s’élevait à 145 milliards de DH. Mais vu la conjoncture difficile, le fait de parvenir à commercialiser de nouveaux produits s’apparente à une performance. D’autant que parmi ces nouvelles exportations figurent des produits industriels de haute technologie que le Maroc n’a jamais produits. Il en est ainsi des «avions et autres véhicules aériens d’un poids à vide n’excédant pas les 15 000 kg», selon la formule technique de la nomenclature douanière. Leurs ventes à l’étranger ont rapporté l’année dernière près de 430 MDH. Sans doute s’agit-il, là, de petits avions assemblés au Maroc.
Le secteur de l’aéronautique a certes connu une croissance remarquable à l’export ces dernières années. Mais celle-ci est due essentiellement aux excellents résultats des unités de production de pièces et composants qui sont exportés vers des usines d’assemblage de produits finis. Visiblement, ce type d’industrie se développe au Maroc, et ses exportations vont principalement vers l’Espagne (310,6 MDH), les Etats-Unis (61,3 MDH), la France (46,3 MDH) et le Gabon (11,3 MDH).
Un autre secteur qui requiert un savoir-faire technologique considérable est également en train d’émerger. Il s’agit de l’industrie navale, et plus précisément de la production de bateaux-citernes qui servent au transport de carburant. Ses exportations ont atteint 187,5 MDH et ses principaux clients sont la Syrie (près de 88 MDH), les Iles Marshall (44 MDH), la Tunisie (41 MDH) et le Nigeria (14 MDH).
330 MDH de papier et carton exportés en 2010
La branche papier et carton, plus précisément les boîtes et caisses en papier ou carton ondulé, le papier pour photocopieurs et les cahiers scolaires, n’est pas en reste. Après plusieurs années où le pays recourait beaucoup à l’importation pour subvenir à ses besoins dans ce domaine, le secteur s’est complètement métamorphosé au cours des trois dernières années. Résultat : les opérateurs sont en quête de débouchés en dehors du marché local. Ils ont exporté en 2010 pour une valeur totale de 329,5 MDH vers plusieurs pays africains, entre autres le Ghana (50 MDH), le Sénégal (37 MDH), la Côte d’Ivoire (34 MDH) et l’Egypte (18,5 MDH). Le secteur commence à conquérir des marchés européens réputés difficiles comme l’Espagne, vers lequel on a acheminé principalement du carton ondulé pour un montant de plus de 70 MDH.
L’automobile renforce également ses positions sur les marchés étrangers. Cette branche réalise d’excellents résultats, essentiellement grâce aux délocalisations effectuées par de grands groupes internationaux. Ce qui a ouvert la voie à de nouveaux produits comme les supports de moteurs et d’autres pièces automobiles à forte valeur ajoutée. En 2010, les ventes à l’étranger de ces nouveaux produits ont totalisé 257 MDH. Quant aux véhicules automobiles pour le transport de marchandises, ils ont rapporté quelque 261 MDH.
La liste des nouveautés comprend aussi des cigares et cigarillos, dont les ventes ont totalisé 104 MDH, ainsi que des produits agricoles comme les airelles et myrtilles (des sous-arbrisseaux proches des cerises) pour un montant de 113,6 MDH.
Le développement de ces nouveaux produits à l’export est le fruit d’efforts considérables déployés ces dernières années par les opérateurs économiques nationaux. Touchés de plein fouet par la crise économique, ils ont fait preuve de dynamisme notable pour chercher de nouveaux débouchés dans les pays à fort potentiel de développement. Il faut dire que les actions menées par les pouvoirs publics dans ce sens (voir encadré) y étaient également pour quelque chose.
