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Au Royaume

Mehdi Tazi, directeur délégué de CNIA-Saada

Le plus jeune patron d’une compagnie d’assurance au Maroc. Ingénieur en télécoms, MBA Insead, il s’est construit une solide expérience à  l’international chez KPMG. En 2003, avec Youssef Chraïbi, il crée Outsourcia dont il est toujours actionnaire.

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MEHDI TAZI 2011 09 16

On se refuse toujours et curieusement à admettre que le succès a une recette : beaucoup de travail et une pincée de chance ou de hasard. Mais cela s’impose à nous lorsqu’on rencontre ceux ou celles qui en administrent la preuve. Mehdi Tazi en est une belle illustration : il est beau, brillant et avenant mais ce n’est pas à cela que tient la fulgurante carrière qui est la sienne et qui en fait, à à peine 36 ans, un des plus jeunes patrons d’une compagnie d’assurance marocaine. Oui, Mehdi Tazi, né en 1975 à Casablanca, est depuis août dernier le patron  de la CNIA-Saada.
Très tôt féru de mathématiques, il fait un parcours scolaire sans anicroche et obtient un Bac C en 1993, au lycée Lyautey. Il s’inscrit en prépa math sup-math spé, d’abord au lycée Mohammed V pour la première année avant de poursuivre la seconde année à Bordeaux. Ce sont les nouvelles technologies qui l’attirent et il s’inscrira à Télécom Paris sud où il obtient son diplôme d’ingénieur en 1999.
Si son mémoire d’étude lui a fait découvrir les meilleurs moyens d’optimisation de la couverture GSM, la vie active va lui faire découvrir tout à fait autre chose. En effet, KPMG consulting France où il a passé un stage lui propose, aussitôt ses études terminées, un poste de consultant. Le patron de l’époque dudit cabinet devient son mentor et va rapidement lui confier quelques dossiers stratégiques.

Le nécessaire MBA qui manquait à son CV

D’abord celui de la réorganisation de la société Aéroports de Paris. Le jeune homme saisit sa chance et montre de quel bois il se chauffe. Puis, c’est un autre dossier qui lui permettra de se faire les dents car un client du cabinet KPMG, Air Austral, jusque-là compagnie de transport aérien régional, veut se lancer dans le long courrier. On demande à Mehdi Tazi de mettre les procédures en marche pour lancer l’opération, obtenir les autorisations, accompagner l’opération d’achat de deux Airbus A 320, ainsi que la supervision du recrutement du personnel…
Il gravit les échelons et devient manager. Le jeune homme a du flair, de l’énergie à en revendre, et réussit si bien  ses missions que son patron lui met un autre projet chaud sur les bras : la chaîne hôtelière internationale Hilton veut restructurer son énorme service «achats» sur toute l’Europe et le Moyen-Orient. Il fallait sillonner différentes régions pour déterminer les achats à mutualiser et les moyens de «recruter» les fournisseurs les moins chers et les plus performants.
Nous sommes en 2003, cinq années se sont écoulées et Mehdi Tazi juge nécessaire de faire le point. Il se rend tout d’abord à l’évidence qu’un MBA manquait à son CV et qu’il fallait y pallier sans tarder. Il choisit une école parmi les plus renommées, l’Institut européen d’administration des affaires (Insead). Mais pour y être recevable il lui fallait des recommandations de grands patrons connus : ce sera celles de son patron à KPMG France et celui de la chaîne Hilton. Entretemps, sa rencontre avec un compatriote, Youssef Chraïbi, sera tout aussi déterminante pour la suite. Ensemble, ils fonderont une petite affaire, Outsourcia, qui deviendra une entreprise de renom dans le domaine de l’offshoring et dont il est toujours actionnaire. Mais, à l’époque, Mehdi était trop pris par son projet de diplôme qui lui prendra 18 mois entre Fontainebleau et Singapour où sont situés les campus de l’Insead-le troisième étant à Abu Dhabi.
Diplôme en poche, Mehdi Tazi revient définitivement au Maroc. My Hafid Elalamy, alors président de l’Association des centres d’appel nationaux, lui fait une commande ponctuelle : faire un diagnostic sur le marché des centres d’appel et évaluer ses perspectives pour les investisseurs. De là va naître une solide relation puisqu’en 2005 l’ancien «patron des patrons» marocains lui fait une proposition qui va le dissuader d’accepter des offres qu’il avait reçues de banques d’affaires de l’Hexagone : directeur de développement de Saham holding.

Son credo : concevoir des produits qui facilitent la vie aux clients

A partir de là, il ne quittera plus le groupe dont il deviendra le directeur commercial. En 2007, il est promu DGA d’Isaaf Mondial assistance. Une année plus tard, il en devient le DG. Et cette confiance, il la doit à des résultats «sonnants et trébuchants» puisque, par exemple, le chiffre d’affaires passe de 166 MDH à 300 MDH. En janvier 2011, il devient directeur délégué en charge du pôle support de CNIA-Saada. Le secret de sa réussite ? Il privilégie trois axes : d’abord les ressources humaines car pour déléguer il faut prendre soin de bien s’entourer. Le deuxième axe est d’assurer une totale maîtrise des opérations. Le troisième consiste à travailler sur la qualité des services. Selon Mehdi Tazi, «les clients viennent toujours chez les meilleurs, c’est sur cela qu’il faut travailler au lieu de gaspiller son énergie ailleurs». Mehdi Tazi explique qu’il travaille sur des produits qui facilitent la vie aux clients comme «le chèque auto express». Une procédure simple qui est aujourd’hui installée à Casablanca, Rabat, Marrakech et Fès et qu’il compte étendre à tout le pays. Il promet aussi d’autres surprises pour le consommateur.