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Carrière

Marché de l’emploi : les tendances de la rentrée et les secteurs qui recrutent

Une tendance à  la reprise est amorcée depuis le deuxième trimestre.
Banques, offshoring, BTP, tourisme…, la plupart des secteurs sont sur une bonne dynamique.
Pour le support comme pour l’encadrement, les entreprises sont en quête de nouveaux profils dans les domaines du développement durable et de la logistique.

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Le marché de l’emploi devrait reprendre des couleurs après la période des congés et du mois de Ramadan. Selon les spécialistes du recrutement, la demande des profils variés dans tous les domaines d’activité est toujours maintenue. Pour certaines entreprises, notamment les grands groupes, les plans de recrutement ne subissent pas de grands changements puisqu’ils sont planifiés sur toute l’année. D’après Hicham Lakhmiri, DG du portail de recrutement Amaljob.com, «tout ce qui avait été abandonné en 2009 en termes de recrutement, de formation, de motivation du personnel, de gestion des compétences revient en force. On s’attend donc à ce que la rentrée soit animée pour les recruteurs et les chercheurs d’emploi».
En clair, la tendance amorcée au  deuxième trimestre devrait se consolider. En effet, selon le Haut commissariat au plan (HCP), 140 000 postes de travail nets ont en effet été créés au deuxième trimestre de 2010. Ce sont les BTP et les services qui ont généré le plus grand nombre d’emplois avec 109 000 et 92 000 postes respectivement. De même, le secteur de l’industrie, qui a connu une décroissance l’année dernière, s’est repris cette année avec la création de  28 000 postes.
D’après les impressions recueillies auprès de DRH, chargés de recrutement et consultants en ressources humaines, les technologies de l’information, les métiers de la communication, la banque et le tourisme-hôtellerie sont de loin les plus dynamiques aux côtés des BTP qui, depuis quelques années, offrent encore de nombreuses opportunités malgré le tassement observé en 2009 et au début de l’année en cours.
Dans le domaine des technologies de l’information, c’est évidemment la branche de  l’offshoring qui offre toujours de belles perspectives d’emploi même si, en 2009, certaines entreprises ont été obligées de geler les embauches à cause de la crise mondiale. Rappelons que le programme Call académie vise à former, pour les besoins des centres d’appel, un vivier de 2 000 personnes en 2010 et 70 000 personnes à l’horizon 2015. C’est dire que les besoins en ressources humaines restent importants pour les années à venir.

Le débauchage solidement ancré dans les moeurs

Les opérateurs restent cependant très vigilants par rapport aux intentions de la France d’encourager la relocalisation des centres d’appel en taxant les appels entrants. Si la menace est mise à exécution, des milliers d’emplois seraient menacés.
Pour le moment, Casablanca et Rabat qui, jusque-là, accueillent le gros des investissements et, corrélativement, héritent du plus grand nombre d’emplois voient émerger de nouvelles destinations concurrentes  pour les centres d’appel : Marrakech, Fès et même Oujda.
Quant aux banques, elles continuent d’embaucher en moyenne entre 200 et 300 personnes chaque année, voire plus, pour compenser les départs à la retraite, mais surtout pour accompagner leur croissance. Pratiquement épargnées par la crise, elles ont poursuivi normalement leur programme de recrutement.
La logistique suit la même tendance. Eu égard à la concurrence, les entreprises fonctionnent de plus en plus à flux tendus pour réduire les coûts de stockage des marchandises ou de matières premières. La grande distribution a été parmi les premiers à saisir son importance. Mais partout le métier du logisticien est appelé à évoluer très rapidement.
D’autres secteurs comme la communication (presse et agences de publicité, de même que les entreprises qui veulent installer un département communication) manquent aussi cruellement de bras. Le turnover renseigne sur le manque de ressources humaines.
Par ailleurs, de nouveaux métiers émergent. Par exemple, compte tenu des menaces qui pèsent sur la nature, l’environnement, de manière plus large, est un gros gisement d’emplois. Et il ne s’agit pas seulement de nouvelles spécialités à créer. Des métiers classiques peuvent se transformer en métiers de l’environnement. Ainsi, un ingénieur peut devenir un ingénieur en génie de l’environnement, un juriste peut se spécialiser en droit de l’environnement…
Pour les court, moyen et long termes, les observateurs estiment que les plans Emergence, Azur, Maroc Vert et les divers programmes d’habitat urbain sont considérés comme de puissants moteurs de création d’emplois. Il faudra quand même former et beaucoup former en axant les efforts tant sur la quantité que sur la qualité. La politique du chiffre appliquée jusque-là a montré ses limites. Comme pour le secteur de la communication, les professionnels soulèvent le sempiternel problème de l’adéquation entre la formation et l’emploi. La plupart des recrues ont besoin d’un temps d’adaptation plus ou moins long pour être opérationnels. «Le manque d’expérience et l’absence de qualités comportementales exacerbent la rareté des bons profils, et ce, dans tous les domaines», témoigne Khadija Boughaba, DG du cabinet Invest RH. Par conséquent, les entreprises qui rebutent à investir dans la formation choisissent tout simplement de débaucher. Cette pratique est très ancrée dans le tourisme-hôtellerie où une rallonge de 1 000 à 500 DH incite beaucoup parmi le petit personnel à changer de camp.

A Lire aussi :

Où trouver les opportunités d’emploi.

Marché de l’emploi et tendances de la rentrée : Interview avec Hicham LAKHMIRI.

Marché de l’emploi et tendances de la rentrée : avis de Khadija BOUGHABA, DG du cabinet Invest RH.

Marché de l’emploi et tendances de la rentrée : Avis de Younes MOUHIB, DG du cabinet positif conseil.