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Carrière

Les jeunes diplômés optimistes sur l’évolution du marché de l’emploi

Une attention particulière est portée à  l’équation fonction/secteur/image.
Très optimistes, ils pensent que la durée de recherche d’un emploi sera courte.
Fait étonnant : l’entrepreneuriat attire une écrasante majorité des sondés.

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Ambition, audace et liberté d’entreprendre, l’enquête réalisée par le portail de recrutement Amaljob.com montre que la perception des jeunes diplômés par rapport au marché de l’emploi a bien évolué. Ils veulent travailler dans de grandes entreprises, gagner très bien, mais ne répugnent plus à prendre le risque de créer une entreprise, du moins au niveau de l’intention. Hicham Lakhmiri, DG du portail, explique le pourquoi de l’enquête et dresse les grandes lignes des conclusions qui en ressortent.

Quel est l’objectif de cette enquête ?
Chaque année depuis sa création, AmalJOB.com part à la rencontre des jeunes lors des carrefours emploi étudiants / entreprises organisés par les grandes écoles de commerce, les écoles d’ingénieurs et les facultés des grandes villes du Maroc. C’est pour nous une occasion unique d’enrichir notre CVthèque d’un vivier de compétences actuelles, de profils qui s’apprêtent à faire leur entrée sur le marché du travail.
En 2010, nous avons souhaité aller plus loin dans notre démarche de rapprochement avec les étudiants et les jeunes diplômés et actualiser l’image que nous pouvions avoir de ces «pré-actifs», demandeurs de premiers emplois, dans un contexte particulier qui voit une montée croissante des effectifs de l’enseignement supérieur, une concurrence de plus en plus poussée entre les écoles et les universités et un marché de travail caractérisé par un rationnement des emplois qualifiés et une guerre des talents de plus en plus féroce. Dans de telles conditions, les projets professionnels que peuvent mûrir les jeunes deviennent une étape essentielle de la recherche d’emploi. Cette étape est véritablement charnière, mais aussi extrêmement délicate : les jeunes diplômés doivent passer d’une logique scolaire à une logique de gestion de carrière. Ils doivent définir des projets professionnels clairs et précis, qui prennent en compte leurs compétences actuelles mais aussi leur désir d’évolution et d’intégration. Ce sont ces attentes que nous avons souhaité clarifier, afin de les confronter au principe de réalité que sont les attentes des recruteurs, et de vérifier l’employabilité des jeunes sur le marché du travail marocain.

Quels sont les résultats saillants qui ont retenu votre attention ?
Je suis surpris de voir combien les jeunes diplômés des grandes écoles de commerce ou d’ingénieurs peuvent être à la fois pleins d’envies, mais aussi pleins d’exigences. Ils portent une attention particulière à l’équation fonction – secteur – image. La localisation géographique est plus ou moins reléguée au second plan, mais ils souhaitent privilégier les entreprises d’une taille suffisante pour leur permettre d’exprimer leur créativité et de mettre en application les compétences acquises durant leurs études. Il faut que l’entreprise soit capable d’offrir une structure d’accueil et d’écoute capable de comprendre leurs attentes, et surtout d’y répondre. Ils sont très confiants, persuadés pour la plupart de trouver un emploi qui corresponde à leurs souhaits dans les quelques mois qui suivront leur sortie de l’école.

Y-a-t-il d’autres éléments particuliers qui ressortent de l’enquête ?

De manière très pragmatique, ils commencent aussi à comprendre que l’acte de recrutement est une opération de marketing à part entière, qui nécessite de la réflexion, de l’organisation, de la rigueur et du suivi. Leurs projets professionnels sont relativement définis et validés, ils attaquent le marché de l’emploi par ses différents points d’entrée, ils mixent les méthodes d’approche : Internet, salons de recrutement, annonces presse. Ils font jouer leurs réseaux personnels et professionnels, et abordent le marché de l’emploi en connaissance de cause car les entreprises sont quand même très présentes tout au long de leurs cursus, surtout dans les grandes écoles. Ils savent où regarder, quels organismes peuvent les aider, quels outils. Ils essaient de choisir leurs expériences professionnelles, leurs stages, leurs engagements associatifs en fonction des facultés et du carnet d’adresses qu’elles leur permettront de développer.
En d’autres termes, ils cherchent à optimiser leur valeur ajoutée, à optimiser les plus qui les feront sortir du lot. C’est très judicieux car les recruteurs n’ont que faire des états d’âme : ils veulent du concret, du tangible, du solide. Ils veulent des compétences, voire des doubles compétences, et avoir en face d’eux des jeunes à même de défendre leur candidature.

D’après vos résultats, le web reste le principal canal plébiscité par les chercheurs d’emploi, est-il si efficace pour rechercher un emploi ?

Effectivement, alors qu’auparavant la recherche d’emploi se faisait surtout grâce à des méthodes traditionnelles, telles que les annonces dans la presse ou encore les réseaux personnels et professionnels, Internet gagne de plus en plus d’importance parmi les jeunes, qui ont intériorisé le réflexe Web dans leurs modes de communication et d’information, pour sa rapidité et son coût.
Une proportion importante des étudiants et jeunes diplômés que nous avons sondés déclarent ainsi avoir recours à Internet pour leur recherche d’emploi. Les portails de recrutement permettent de bénéficier d’une vision très étendue du marché de l’emploi, de postuler directement en ligne à des annonces, et de déposer gratuitement et en quelques clics son CV dans la CVthèque. Ces CVthèques sont consultées de plus en plus systématiquement par les DRH et leurs consultants, et deviennent pour certaines entreprises des sources privilégiées de candidatures. Si vous avez un CV très vendeur, vous n’avez qu’à attendre d’être contacté ! Les sites emploi bénéficient par ailleurs d’une navigation facile et agréable, et de services innovants tels que le CV anonyme, ou les alertes e-mails, qui permettent de recevoir automatiquement des annonces ciblées correspondant à ses critères de recherche sur sa messagerie. 51 % des sondés recourent aussi aux sites des entreprises, qui permettent de collecter de l’information détaillée sur l’entreprise et les postes à pourvoir en interne, et d’identifier les interlocuteurs à contacter dans le cas de candidatures spontanées.

Et les entreprises, sont-elles très portées sur le e-recrutement ?
Réciproquement, les entreprises plébiscitent de plus en plus Internet et l’e-recrutement. Elles réalisent que, grâce à Internet, il leur est désormais possible d’atteindre dans un bref délai des groupes cibles considérables, à des coûts beaucoup moins élevés que la presse ou le recours à des cabinets de recrutement. Mais si Internet est un formidable vecteur de candidatures, c’est aussi un moyen très efficace pour les recruteurs de valoriser leur image auprès des candidats.

Quelles sont généralement les attentes des candidats en termes d’opportunités ?
Les étudiants et jeunes diplômés que nous avons sondés sont très qualifiés. Ils s’apprêtent à entrer dans le monde du travail au moment où la conjoncture est relativement favorable aux diplômés des grandes écoles de commerce et d’ingénieurs. Alors, forcément, ils sont exigeants. Ils sont en attente de messages clairs, d’informations complètes de la part des entreprises. Ils souhaitent commencer leur carrière dans des entreprises suffisamment structurées pour leur offrir des opportunités intéressantes. Côté fonctions et domaines d’activité, la demande pour les fonctions «informatique / telecoms», «banque / bourse / assurances» et «transport / logistique» tiennent le haut du pavé. On remarque une forte demande pour les postes d’études / recherche et dans le management des systèmes d’information : des postes qui impliquent bien souvent une double compétence technique. Les opportunités de carrière à l’international est aussi un argument de choix pour choisir une entreprise pour 36% des sondés.

Une bonne partie veut aussi se mettre à son compte…
Un des faits marquants de l’étude est effectivement la forte proportion (72%) d’étudiants et des jeunes diplômés interrogés ayant l’ambition de créer leur propre entreprise. Du fait des formations sondées, certaines activités leur sont plus favorables, comme les services aux entreprises. Les jeunes femmes diplômées représentent 48% des volontaires à l’entrepreneuriat, alors qu’elles ne représentent dans la réalité que 21,5% des créateurs d’entreprises au Maroc. Cette envie de se mettre à son compte ne me semble pas incongrue : la phase post-diplôme est effectivement une période propice, on n’a pas encore de gros engagements. On n’a, en principe, ni femme ou mari, ni enfants, ni charges financières. En revanche, on a de l’énergie, des idées et du temps. Par contre, si se lancer à la sortie des études ne laisse aucunement présager d’un éventuel échec, mieux vaut s’armer de munitions.
Les jeunes ont souvent soif d’autonomie professionnelle et financière, mais la réalité et la complexité des démarches à entreprendre les rattrapent bien souvent.