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Au Royaume

La jeunesse comme moteur de développement

Les jeunes constituent plus du tiers de la population marocaine. Un dividende démographique qu’on peine à fructifier au service du développement du pays. Le NMD établit une feuille de route pour résoudre ce dilemme.

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Il était écrit que le Nouveau modèle de développement (NMD) allait consacrer une place de choix à la jeunesse marocaine. D’autant plus que dans la vision du Maroc moderne, foncièrement inscrit dans une perspective de progrès par ses grands choix comme par le truchement de ses différentes stratégies de développement, ne pourrait consolider ses acquis et renforcer sa marche qu’en prenant en ligne de compte les préoccupations au même titre que les attentes de ses jeunes. Une double détente que les membres de la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD) ont dû constater lors des différentes rencontres sur le terrain.

Le constat, établi en son temps, était pour le moins alarmant. En effet, la jeunesse marocaine, âgée entre 15 et 34 ans, représente 33% de la population, dont 4,5 millions sont inactifs, qui plus est ne sont ni à l’école, ni en formation, ni en emploi. C’est dire qu’il s’agit d’un dividende démographique dont le pays ne tire pas profit. Voire un gaspillage.

Ce n’est pas pour rien que le Rapport général, daté d’avril 2021, énonce, à ce propos, que «le développement du Maroc repose sur une jeunesse libre, épanouie, compétente, entreprenante, citoyenne qui s’accomplit, réalise ses potentialités et contribue au développement de son pays». Autant dire que l’ambition sous-jacente est de disposer d’une démarche holistique qui sera de nature à répondre aux besoins identifiés chez les jeunes. D’où la préconisation de la mise en place d’«un programme national intégré de la jeunesse, géré dans les territoires par des entités professionnelles sous contrat de performance». Lequel programme est censé couvrir l’ensemble des besoins identifiés chez les jeunes, qui concernent autant la culture et les arts, le sport et les loisirs, l’inclusion socio-économique, la participation citoyenne et l’assistance sociale.

APPROCHE ACTÉE
Au chapitre de l’opérationnalisation, ce programme, lit-on dans le document, «pourra se déployer dans des espaces socioculturels et sportifs destinés aux jeunes, disponibles en proximité, en capitalisant sur les infrastructures existantes et en veillant à leur accessibilité».

Dans cette démarche, le document relève que l’un des enjeux majeurs du pays est justement de fournir à cette frange de la société les compétences dont elle a besoin, en lui ouvrant la voie des opportunités de nature à améliorer ses perspectives d’avenir. L’objectif étant, en définitive, que ces jeunes puissent participer activement à l’effort de développement de leur pays.

Or, il n’est nullement question d’un vœu pieux, mais d’une exigence. Dans ce relief, outre la refonte du système de l’enseignement, qui est d’ailleurs en cours et gagnera davantage en clarté à la faveur des engagements pris par l’Exécutif, il est aussi proposé de renforcer le système d’insertion des jeunes par le biais de nouvelles approches d’orientation et d’accompagnement. Mais pas que! Il s’agit également de développer des liens plus solides avec le monde du travail. D’ailleurs, les programmes d’insertion des jeunes, Awrach à titre illustratif, déployés par le gouvernement, participent à acter cette dynamique préconisée par le rendu de la Commission nationale. Ceci passe, inévitablement, par le renforcement du lien entre les employeurs et les différentes institutions d’enseignement et de formation. L’enjeu est de trouver l’adéquation entre l’offre formative et le marché de l’emploi.

Sur ce front, l’on assiste à des forums et autres rencontres qui tendent à mettre sur pied les passerelles entre les divers acteurs concernés. Question de pouvoir traduire par les actes les objectifs escomptés. De la même manière que des efforts sont consentis visant à développer les offres de stage et d’alternance en entreprise.

Seulement voilà, la jeunesse n’étant pas une masse monolithique, qui ne compte uniquement que des prédisposés à intégrer le marché du travail, puisqu’il y a tout un pan qui ambitionne de voler de ses propres ailes.
D’où l’importance, relevée par le Rapport, de la recommandation relative à l’amélioration de l’offre d’appui aux jeunes entrepreneurs en mettant en place des espaces d’accompagnement techniques et financiers dédiés, en coordination avec la politique nationale d’accompagnement des entreprises et les initiatives régionales d’animation économique des territoires. Là encore, attaché à mettre en œuvre la feuille de route du NMD, le gouvernement a initié des actions dans ce sens à travers le programme Intelaka qui est en train de faire des émules depuis son lancement.

C’est dire qu’on n’est plus dans le constat, encore moins qu’on tire des plans sur la comète. Tous les programmes lancés par l’Exécutif s’alignent parfaitement pour relever le défi de la mise en œuvre du Nouveau modèle de développement, avec un intérêt tout particulier pour les questions de la jeunesse marocaine.


LA CLÉ DU SUCCÈS

Il fut un temps où on annonçait une multitude de programmes, regroupés sous le terme générique de «politique», visant la jeunesse marocaine. Mais, au décompte final, l’on se retrouvait face à des constats d’échec. Les différents diagnostics établis en ont, d’ailleurs, donné la démonstration. Les démarches étaient certes louables, mais l’opérationnalisation manquait d’efficacité. Dans sa philosophie globale, le Nouveau modèle de développement se veut en rupture avec les anciennes approches. D’où l’appel à un cadre d’action intégrée dédié à la jeunesse. C’est d’autant plus vital et porteur que les propositions ont un caractère multisectoriel qui, par la force des choses, implique plusieurs acteurs. Or, la réussite dépend largement de la coordination et de la complémentarité des efforts. L’énergie motrice repose sur la synergie dans l’action.