Affaires
Crédit : les taux restent sur une tendance haussière
La réduction du taux de la réserve monétaire a eu un effet limité sur la trésorerie des banques.
Le coût des crédits à l’équipement progresse depuis une année n L’augmentation de l’inflation limite les marges de baisse.

L’évolution est lente. Mais depuis le deuxième trimestre 2009, les taux d’intérêts débiteurs augmentent régulièrement. De 6,52 %, la moyenne globale atteint 6,65 % au premier trimestre de l’année en cours, soit 13 points de base supplémentaires. C’est ce qui se dégage des enquêtes réalisées par Bank Al Maghrib. Si l’on remonte à trois ans, précisément au premier trimestre 2007, la hausse est proche de 50 points de base.
Il est certain que la loi de rareté a pleinement joué. Depuis plusieurs mois, les banques sont en effet en proie à des problèmes de liquidités qui présentent un caractère durable. Preuve en est que malgré la baisse progressive du taux de la réserve monétaire, ramené aujourd’hui à 6% des ressources contre 15% en janvier 2008, elles ont toujours du mal à honorer la demande. La baisse du taux directeur de Bank Al Maghrib et les interventions de celle-ci sur le marché n’ont pas, non plus, permis de faire baisser la tension.
Le coût des crédits de trésorerie décroît
Les différentes catégories de crédits n’évoluent cependant pas au même rythme.
Les crédits à l’équipement sont en moyenne facturés à 7,99%, pratiquement au même niveau qu’au dernier trimestre 2009. Mais comparé à celui du premier trimestre 2007, le coût s’est apprécié de près de 100 points de base. Pour un investisseur qui s’engage sur plusieurs millions de dirhams, il est clair que cette hausse est considérable. Sur le même intervalle de temps, une augmentation d’une ampleur similaire est observée sur les prêts à l’immobilier.
Le prix des crédits à la consommation évolue dans une fourchette très restreinte dont l’écart ne dépasse pas 30 points de base.
Vu le niveau de risque, ils sont en général beaucoup plus chers que tous les autres types d’utilisation.
Par contre, le coût des crédits de trésorerie fléchit sans discontinuer depuis le pic du premier trimestre 2009 pour se situer à 6,52% au premier trimestre de l’année en cours.
Toutefois, compte tenu des incertitudes qui pèsent sur le marché, les espoirs de voir le coût de l’argent reculer sont faibles, d’autant plus que le taux d’inflation, un facteur important dans le calcul, devrait augmenter durant les prochains mois. L’institut d’émission a revu légèrement ses prévisions à la hausse, prévoyant 1,2% en 2010, au lieu de 1%, au départ.
