Affaires
Meditelecom restructure sa dette et lève 5,5 milliards de Dh auprès des banques
4,5 milliards iront à l’apurement de l’encours d’un CMT dont l’échéance était programmée pour 2013.
L’opérateur allège le poids de ses charges financières en repoussant la durée de l’endettement jusqu’en 2016.
Le milliard de DH supplémentaire servira probablement à la distribution de dividendes pour la première fois.
Opération d’ingénierie financière pour Meditelecom. La Vie éco a appris de sources sûres que le deuxième opérateur historique vient de signer avec un consortium regroupant pratiquement toutes les banques de la place, un contrat de prêt à moyen terme portant sur 5,5 milliards de DH, soit 120% de plus que son endettement actuel et 4 fois le cash-flow dégagé au titre de l’exercice 2009. Toutefois, il ne s’agit pas d’un endettement supplémentaire pour l’opérateur de téléphonie, mais plutôt d’un reprofilage de ses engagements auprès des banques. Ayant pu ramener sa dette à 4,5 milliards de DH à la fin de l’exercice écoulé, après qu’elle ait culminé à 7 milliards de DH, il y a quelque années, Meditelecom, qui affiche maintenant plusieurs exercices bénéficiaires au compteur, vise à alléger le poids de cette dernière dans ses comptes annuels. En ce sens, les 5,5 milliards de DH levés iront d’abord à l’apurement des 4,5 milliards de DH représentant l’encours de l’ancien CMT dont l’échéance de remboursement était fixée à 2013, ce qui lui imposait de débourser près de 1,12 milliard de DH en moyenne annuel sur quatre exercices. Le nouveau prêt qui, lui, s’étale sur six ans (échéance 2016), devrait lui permettre à la fois de disposer d’une trésorerie immédiate d’un milliard de DH supplémentaire, mais surtout d’économiser 200 MDH par exercice au titre des «tombées à moins d’un an» et d’augmenter son cash-flow potentiel de 500 MDH.
En 10 ans d’existence, Meditelecom n’a jamais distribué de dividendes
Reste à savoir à quelle finalité cette restructuration de dette répond-elle. Car au-delà de l’impact d’allègement sur sa trésorerie, l’entreprise qui se doit de ramener son endettement à un niveau inférieur à 50% de ses fonds propres, repoussera de trois ans le déséquilibre financier. Contacté par La Vie éco, dans la journée du mardi 15 juin, Mohamed Elmandjra, le dg, n’a pas voulu commenter l’opération. En analysant cependant les derniers développement qu’ont connu le tour de table de l’opérateur et son activité, deux possibilités existent : soit le surplus de fonds levés (1 milliard de DH) servira à l’accélération d’un programme d’investissement ambitieux qui prévoit un engagement de 6 milliards de DH d’ici 2015, pour renforcer le réseau, soit, encore, l’allègement de la charge financière annuelle aurait pour but de pouvoir enfin servir des dividendes à FinanceCom et la CDG, tous deux actionnaires à parts égales et qui ont déboursé 800 millions d’euros il y a quelques mois pour acquérir les 65% que détenaient Telefonica et Portugal Telecom dans l’opérateur. Il faut dire qu’au cours des dix ans d’existence de Meditelecom, aucun dividende n’a été distribué.
