Affaires
Offshoring : Casanearshore et Rabat Technopolis en passe de réussir leur pari
Les deux premières tranches de Casanearshore ont fait le plein, 40 entreprises qui emploient 7 000 personnes y travaillent.
A Rabat, la première tranche du Technopolis est commericalisée à 96% et abrite 17 entreprises totalisant 2 000 emplois.
La destination Maroc est la première en Afrique.

Succès pour les premières zones dédiées à l’offshoring ouvertes au Maroc. Mohamed Lasry, le patron Medz, filiale de la CDG en charge de plusieurs projets de ce type dans le Royaume, a de quoi afficher sa satisfaction. Les deux fleurons de l’offshoring que sont Casanearshore et Rabat Technopolis connaissent des débuts plus que prometteurs. Ainsi, entre 2006, année de lancement de Casanearshore, la construction de la première tranche en juin 2008, et aujourd’hui, le chemin parcouru est long. Six entreprises marocaines et 39 opérateurs étrangers qui emploient plus de 7 000 personnes ont élu domicile sur ce site. Sur les deux tranches réalisées (les deux autres seront livrées fin 2011) d’un total de 3 000 postes de travail, on commence déjà à se sentir à l’étroit. Et Mohamed Lasry réfléchit à des solutions pour satisfaire la demande grandissante.
Le site fait preuve d’un dynamisme étonnant. Il compte cinq agences bancaires et un food court (réunissant plusieurs enseignes de restauration) qui sert 2 000 repas par jour. Plusieurs guichets uniques y sont déjà présents comme ceux de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), de l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC), de la commune, de l’Office de formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) ou encore le Centre régional d’investissement (CRI) de Casablanca.
Des commerces, un restaurant VIP, une crèche et un cabinet de médecine de travail sont en cours de commercialisation. Et puis, que ce soit en moyens de transport (deux lignes de bus le desservent: n° 2 et n° 53) ou pour la fluidité de la circulation, l’endroit ne connaît pas de problèmes récurrents ou significatifs. Enfin, Casanearshore commence à rapporter de l’argent. Pour le 4e trimestre 2009, il a réalisé un chiffre d’affaires de 9,57 MDH (les loyers sont payés par trimestre). Les recettes sont montées à 24,4 MDH au terme des trois premiers mois de l’année en cours, soit une progression de 24%.
Fès, Marrakech ou Agadir : aucun projet n’est mis en veilleuse
Au Technopolis de Rabat, quoique moins avancé, la situation est très prometteuse puisque, avec la seule première tranche achevée et commercialisée à 96%, le site est aussi animé. Il abrite, en effet, 17 entreprises qui emploient 2 000 personnes. Pour le premier trimestre 2010, le chiffre d’affaires s’est élevé à 9,85 MDH, en hausse de 3% par rapport au dernier trimestre 2009.
Et Medz ne met pas en veilleuse les prochaines zones comme Fès, Marrakech ou Agadir. «Nous ne comptons pas décélérer car tous les indicateurs nous donnent raison. D’abord les taux d’occupation et puis, durant la crise économique, parmi les rares secteurs qui ont, non seulement résisté mais ont connu de la croissance, on compte l’offshoring. Mais, bien entendu, l’équilibre à trouver dans notre activité est celui qui se situe entre aller plus vite que la charrette et ne pas trouver acquéreurs et aller trop lentement et de n’avoir rien à livrer à la demande avec un risque de perte de crédibilité en tant que destination. Et c’est le pire qui puisse arriver à un investisseur qui, sur plusieurs sites, met plus d’une dizaine de milliards de DH en jeu», explique Mohamed Lasry.
Justement, comment travaille-t-on à la promotion de l’offshoring national ? Anouar Atmani, directeur commercial, et son équipe ne s’occupent que du volet de la commercialisation à longueur d’année. Pour ce dernier, il n’y a pas de mystère : «Le domaine bien que relativement récent est d’une transparence confondante. Chaque position a un prix et les opérateurs décident en fonction d’un benchmarking, de prix des télécoms, par exemple, ou encore de facteurs humains telles les compétences et le prix de la main-d’œuvre mais aussi sa spécialisation». Ainsi, le travail de l’équipe commerciale est d’être en contact étroit avec les donneurs d’ordre et tous ceux qui interviennent dans le conseil des destinations. Tout le monde doit être informé sur le produit Maroc, qu’il s’agisse de la presse spécialisée, des foires ou des expositions spécialisées.
Karima Benkhallouq, membre de l’équipe commerciale, ajoute que le Maroc a atteint une certaine maturité en un temps record. En témoigne le fait qu’après avoir fait entendre sa voix un peu partout, il est aujourd’hui classé 30e sur 50 destinations. Il est mieux noté que l’Egypte et vient tout juste après la Pologne. En Afrique, il est classé premier, renchérit Anouar Atmani. A Casanearshore, on insiste sur le fait qu’attirer les grands experts de l’activité, de la clientèle sélectionnée n’a pas seulement une valeur symbolique.
