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Culture

"Les chats persans" : la République Islamique très rock’n’roll !

De la IVe édition du cycle documentaire musical du L’boulevard, on retiendra l’emprunte engagée des films diffusés
La révolte touareg magnifiée par les Tinariwen dans «Teshumara», «Les chats persans»…, quand la musique triomphe et engloutit les interdits.

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La soirée inaugurale du cycle documentaire musical du L’boulevard s’est ouverte en grande pompe avec Les chats persans, de Bahman Ghobaldi. Le film qui vient de sortir en France a remporté le prix spécial du jury dans la catégorie «Un certain regard» au Festival de Cannes 2009. L’histoire se passe à Téhéran mais elle aurait pu l’être ailleurs, dans ces pays où la musique est mal vue, voire interdite, où le rock, le métal sont associés au diable.

Si la musique a pour effet d’envoûter, elle permet aussi de provoquer le destin, de construire des rêves et de les rendre réalité. C’est peut-être ce résumé qui conviendrait le mieux à ce film dans lequel les comédiens jouent leur propre rôle. Une fiction proche du documentaire. Un film entre deux mondes comme ce Téhéran qui abrite deux univers. Le premier, celui qui est apparent et bourré d’interdits et un deuxième, underground, où tout est possible. «Ces musiciens sont des milliers. Au-delà de la musique, 80% de l’art est caché en Iran», témoigne Bahman Ghobadi. A leur sortie de prison, Ashkan et Negar, deux jeunes musiciens, décident de monter un groupe de rock et de quitter l’Iran. Leur recherche les mènera à parcourir les rues de Téhéran, à travers lesquelles nous découvrons un monde bouillonnant dans la capitale des interdits.

Mais que faire sans argent et sans passeport pour assouvir des rêves de tournées mondiales ?… C’est là qu’intervient un personnage mi-comique, mi-tragique (mais très attachant), celui de Nader. Débrouillard, magouilleur mais épousant la cause des deux amis, il  s’investit totalement pour aider les jeunes à se produire. Bahman Ghobadi nous raconte une tranche de vie écrite à la va-vite avec Roxana Saberi. Ce nom vous dit sûrement quelque chose.

Saberi est cette journaliste irano-américaine qui a été accusée d’espionnage par le régime d’Ahmadinejad et condamnée à 8 ans de prison. La journaliste a été libérée grâce à une mobilisation internationale.

Ashkan et Negar ont réalisé leurs rêves de musique et de tournées. Ils vivent à Londres mais sont toujours interdits de séjour en Iran.