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Stabilité financière : un stress-test de Bank Al-Maghrib confirme la résilience et la solidité du secteur bancaire
Le secteur bancaire a confirmé sa résilience en cas forte détérioration des conditions macro-économiques. C’est l’une des principales conclusions du Comité de Coordination et de Surveillance des Risques Systémiques (CCSRS), réuni hier, jeudi 22 décembre.

Le Comité de Coordination et de Surveillance des Risques Systémiques, composé des représentants de Bank Al-Maghrib, de l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC), de l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS), et de la Direction du Trésor et des Finances Extérieures (DTFE), a tenu le jeudi 22 décembre 2022 sa seizième séance au siège de Bank Al-Maghrib (BAM) à Rabat.
Le Comité a analysé la cartographie des risques systémiques pesant sur le système financier national, dans un contexte encore entouré de fortes incertitudes. Principale conclusion : «les indicateurs de suivi continuent de montrer une solidité et une résilience du secteur financier marocain».
Selon le CCSRS, l’évolution des conditions macroéconomiques «ne fait pas ressortir jusqu’ici de risques majeurs pouvant menacer la stabilité financière», mais les vulnérabilités découlant de l’environnement externe et interne (répercussions de la guerre en Ukraine, sécheresse, séquelles de la pandémie, pressions inflationnistes…) «appellent à la vigilance et continuent de faire l’objet d’une surveillance rapprochée».
Concernant le secteur bancaire, ce dernier continue de faire preuve de solidité et de rassurer quant à sa capacité à absorber les chocs : «Le secteur bancaire est solide avec des ratios moyens de solvabilité et de fonds propres de catégorie 1, se situant sur base individuelle à 15,3% et 11,8% respectivement pour des minimas réglementaires de 12% et 9%. Les banques disposent de coussins de liquidité supérieurs au minima réglementaire», affirme le CCSRS.
Pour tester la capacité des banques à résister à d’éventuels chocs externes ou détérioration majeure des conditions macro-économiques, un stress-test a été réalisé par la Banque centrale. Ses conclusions sont plutôt rassurantes : «L’exercice de macro stress test réalisé par Bank Al-Maghrib sur la base des projections économiques de décembre 2022 continue de montrer à cette date la résilience des banques face aux scénarii de chocs simulant une forte détérioration des conditions économiques».
Le constat est le même pour le secteur des assurances qui continue d’afficher «des fondamentaux solides et à démontrer sa résilience malgré la conjoncture internationale difficile marquée par de fortes incertitudes», note le CCSRS.
En revanche, la situation est moins reluisante pour le secteur des retraites. Comme souligné par le Comité, «les principaux régimes de base connaissent une situation financière difficile marquée globalement par l’importance de leurs dettes implicites et par l’épuisement de leurs réserves à divers horizons».
La réforme systémique de la retraite devrait permettre d’instaurer une tarification équilibrée, mais également de résorber, dans des proportions importantes, les engagements passés non couverts, et partant de rétablir les équilibres financiers dans le futur, souligne-t-on.
