SUIVEZ-NOUS

Carrière

Comment ils surmontent leur peur de parler

Publié le


Mis à jour le

Aziz Taib DRH dans un groupe industriel, «Une bonne préparation est importante pour en atténuer les effets»
«Il y a beaucoup de situations qui génèrent le trac, notamment les présentations d’un projet devant un comité de direction. L’important, c’est que cette crainte se dissipe au fur et à mesure qu’on est dans l’action. Pour se libérer de cette pression, il faut retenir deux choses importantes.
Premièrement, je m’isole quelques instants avant mon intervention pour bien me concentrer sur mon sujet. Je prépare soigneusement les documents qui vont me servir. Je tiens compte bien évidemment de mes collègues pour affiner mon discours. J’anticipe également les différentes questions qui peuvent être posées. Ce qui me semble essentiel plus que la prise de parole proprement dite, c’est l’écoute. J’ai ainsi appris à écouter et répondre aux questions et remarques, même les plus étonnantes. Dans la phase des questions-réponses, vous savez que vous êtes sur un terrain miné. Alors, je n’hésite pas à improviser ou à admettre que je n’ai pas de réponse quand il le faut. Je n’essaie pas  d’être «le Monsieur qui sait tout» même si je maîtrise mon sujet. L’auditoire apprécie généralement votre honnêteté intellectuelle. Deuxièmement, le meilleur moyen de lutter contre le trac pendant l’intervention est d’y aller posément sans se précipiter».

Keiko Catala Journaliste, conceptrice et rédactrice dans une agence de communication, «Une bonne dose d’humour me fait surmonter le trac»
«Pour moi, le trac est un phénomène normal, tout comme le stress. Il ne faut pas avoir honte de le montrer. Cela prouve qu’on veut bien faire et qu’on est conscient de l’enjeu de la situation.
C’est pourtant difficile de ne pas pouvoir bien le gérer quand on le subit pour la première fois. Il m’est arrivé une mauvaise expérience dans le genre lorsque j’étais artiste chanteuse dans une autre époque. C’était mon premier concert et j’avais complètement oublié mon texte lorsque je me suis mise à chanter. C’était effroyable. Heureusement, les musiciens m’ont aidé à reprendre le pas. Mais le souvenir reste marquant.
Il m’arrive aujourd’hui de le subir de temps à autre lorsque je prends la parole en séminaire de formation ou lorsque l’enjeu est important. Quand je sens la pression monter, je laisse place à l’improvisation ou à une bonne dose d’humour».

Toufik K. Consultant, «Je commence toujours par une bonne blague»
«Enfant, j’étais assez timide. C’est pourquoi je me suis mis au théâtre. En matière de communication corporelle par exemple. Nous avions des exercices consistant à jouer, sans parole. Je prenais de l’assurance au fur et à mesure que je grandissais.
Pour les entretiens ou les prises de parole, je me sens plus à l’aise aujourd’hui. J’ai même conservé quelques habitudes. Cette assurance qu’on a de soi est très importante pour lutter contre le trac. Mais dans la vie professionnelle, le bagout seul ne suffit pas. Il faut d’abord maîtriser ses dossiers, lors des réunions internes comme pour les négociations avec des partenaires. Sans cela, on se met à bafouiller très vite.
Mais avant de commencer tout entretien, j’essaie de détendre l’atmosphère par des blagues ou une discussion sur des thèmes qui n’ont rien à voir avec l’ordre du jour. Je crois que cela me rapproche de mon auditoire ou de l’interlocuteur».

Meriem Bennani Responsable communication, «J’ai toujours eu peur du regard des autres»
«J’ai toujours peur du regard des autres, de leurs appréciations, critiques…
Lorsque nous sommes l’objet de l’attention des autres, il peut arriver que nous ayons peur de ne pas faire bonne impression. Il s’agit là d’un phénomène fort répandu. En réunion par exemple, j’ai toujours du mal à prendre la parole. Je sens l’angoisse monter. C’est déstabilisant. C’est aussi à cause de mon tempérament. Je suis une personne très réservée. Je n’ose pas aborder ou aller vers d’autres personnes. Je pense aussi que c’est légitime car tout être humain a souvent une crainte de se sentir peu reconnu ou incompétent dans son milieu professionnel. Ceci dit, on peut surmonter cette peur. Récemment, lors d’une campagne de sensibilisation sur les techniques d’évaluation, j’ai été amenée à conduire des réunions sur le sujet. Il fallait animer des groupes de dix personnes.
Comme je suis plus à l’aise dans la relation individuelle, j’ai pris du temps au démarrage pour connaître tout un chacun. Les premiers échanges démarrent sur une note d’humour. Je me suis sentie confiante avec les groupes et comme je connaissais bien mon sujet, j’ai pris du plaisir. Les participants aussi».