Affaires
La CNSS organise des dépistages gratuits, les médecins l’accusent de concurrence déloyale
La CNSS organise une caravane d’information pour les retraités et les fait bénéficier de dépistages gratuits.
Pour les médecins privés, ces dépistages sont des actes médicaux que la CNSS n’a pas le droit
de pratiquer.

Décidément, depuis quelque temps, les médecins privés sont sur tous les fronts. Après avoir menacé, il y a quelques jours, de boycotter l’Amo pour cause d’une tarification nationale qu’ils jugent inadaptée, voilà qu’ils ouvrent un nouveau front, cette fois-ci avec la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Objet du mécontentement des médecins : une caravane démarrée depuis début juillet par la CNSS qui souhaite sensibiliser les retraités au sujet des droits que leur ouvre l’assurance maladie obligatoire. Objectif de la tournée, selon les responsables de la caisse : aller vers les pensionnés dans toutes les régions du Maroc pour leur expliquer le dispositif, certes. Mais ce n’est pas tout. Car au cours de cette campagne itinérante, la CNSS fait bénéficier les pensionnés de séances de dépistage gratuit des pathologies lourdes, notamment les maladies respiratoires ou cardiovasculaires, le diabète ou encore les hépatites B et C. Sachant que cette population est exposée aux maladies de longues chroniques.
Une fois ces pathologies dépistées, les retraités pourront bénéficier d’un accompagnement médical d’un médecin privé ou dans les hôpitaux publics. L’orientation des malades se fait par les associations partenaires de la CNSS dans cette caravane, SOS diabète et la Société marocaine des maladies de l’appareil digestif dont sont membres des médecins du privé.
Et ce sont justement ces séances de dépistage qui aujourd’hui suscitent le mécontentement des médecins privés. De tels actes, dit-ils, «ne sont pas autorisés par le conseil national de l’ordre des médecins». Pour eux, la CNSS n’a absolument pas le droit de mener «ce genre d’opération car il s’agit de médecine itinérante» qui leur fait concurrence. Ils avancent également que la caisse est à la fois prestataire de soins -elle gère les polycliniques- et gestionnaire de l’Amo. De ce fait, elle pourrait orienter, toujours selon les médecins privés, les malades souffrant d’affections de longue durée (ALD) vers ses polycliniques qui emploient les médecins faisant partie de cette caravane.
Pour autant la position des médecins est loin de faire l’unanimité. Des observateurs, et ils sont nombreux, se demandent dans quelle mesure un simple dépistage des retraités gênerait-il l’activité des médecins.
A cela les médecins répondent qu’il s’agit de plusieurs milliers de consultations qui vont représenter autant de manque à gagner pour les cabinets et les cliniques privées. «Si la CNSS veut faire de la sensibilisation, elle doit le faire par courrier adressé à ses retraités les invitant à se déplacer chez un médecin pour un dépistage et non pas emmener des médecins et effectuer directement des consultations pour dépister les ALD», précisent-ils.
La CNSS, pour sa part, rejette ces accusations en les qualifiant de non fondées. «Nous ne faisons pas de concurrence, mais une action de sensibilisation et de communication en partenariat avec des associations de médecins privés qui font les dépistages gratuitement et orientent les retraités vers les médecins et les unités de soins de la région», est-il expliqué.
La CNSS précise par ailleurs qu’elle n’a pas fait appel à ses médecins salariés et que les équipements nécessaires (tables de consultation et kits pour les analyses sanguines) ont été fournis par les associations partenaires.
La direction de la caisse va au-delà pour expliquer la philosophie de son action. Ainsi, suite à une étude menée par ses soins en 2008, il s’est avéré qu’une large frange des retraités ignore encore tout des droits que lui donne l’Amo. Ils ne savent rien sur les notions de base comme le panier de soins et les maladies couvertes ou encore les taux auxquels ils peuvent être remboursés. Pire encore, explique une source à la CNSS, ils sont nombreux à ne pas savoir qu’il y a des formulaires spécifiques devant être dûment remplis par les médecins après une consultation. Tout cela pour démontrer que cette caravane était parfaitement justifiée. La direction de la caisse estime qu’elle est parfaitement dans son rôle de gestionnaire de l’Amo quand elle cherche à faire profiter le maximum de personnes de la couverture. Pour ce qui est des consultations, objet du litige, les responsables de la CNSS reconnaissent que cette dernière n’est, en effet, pas habilitée à en faire. D’où, expliquent-ils, le partenariat avec les associations.
En tout cas la CNSS semble décidée à mener son action jusqu’au bout. Démarrée les 3, 4 et 5 juillet à Rabat, où déjà 2 000 retraités ont pu bénéficier des dépistages, elle fera escale à Kénitra du 10 au 12 avant de se diriger vers les villes du Nord et de l’Oriental. Et pour démontrer sa bonne volonté elle invite même les médecins privés à se joindre à sa tournée.
Une fois ces pathologies dépistées, les retraités pourront bénéficier d’un accompagnement médical d’un médecin privé ou dans les hôpitaux publics. L’orientation des malades se fait par les associations partenaires de la CNSS dans cette caravane, SOS diabète et la Société marocaine des maladies de l’appareil digestif dont sont membres des médecins du privé.
Et ce sont justement ces séances de dépistage qui aujourd’hui suscitent le mécontentement des médecins privés. De tels actes, dit-ils, «ne sont pas autorisés par le conseil national de l’ordre des médecins». Pour eux, la CNSS n’a absolument pas le droit de mener «ce genre d’opération car il s’agit de médecine itinérante» qui leur fait concurrence. Ils avancent également que la caisse est à la fois prestataire de soins -elle gère les polycliniques- et gestionnaire de l’Amo. De ce fait, elle pourrait orienter, toujours selon les médecins privés, les malades souffrant d’affections de longue durée (ALD) vers ses polycliniques qui emploient les médecins faisant partie de cette caravane.
Pour autant la position des médecins est loin de faire l’unanimité. Des observateurs, et ils sont nombreux, se demandent dans quelle mesure un simple dépistage des retraités gênerait-il l’activité des médecins.
A cela les médecins répondent qu’il s’agit de plusieurs milliers de consultations qui vont représenter autant de manque à gagner pour les cabinets et les cliniques privées. «Si la CNSS veut faire de la sensibilisation, elle doit le faire par courrier adressé à ses retraités les invitant à se déplacer chez un médecin pour un dépistage et non pas emmener des médecins et effectuer directement des consultations pour dépister les ALD», précisent-ils.
La CNSS, pour sa part, rejette ces accusations en les qualifiant de non fondées. «Nous ne faisons pas de concurrence, mais une action de sensibilisation et de communication en partenariat avec des associations de médecins privés qui font les dépistages gratuitement et orientent les retraités vers les médecins et les unités de soins de la région», est-il expliqué.
La CNSS précise par ailleurs qu’elle n’a pas fait appel à ses médecins salariés et que les équipements nécessaires (tables de consultation et kits pour les analyses sanguines) ont été fournis par les associations partenaires.
La direction de la caisse va au-delà pour expliquer la philosophie de son action. Ainsi, suite à une étude menée par ses soins en 2008, il s’est avéré qu’une large frange des retraités ignore encore tout des droits que lui donne l’Amo. Ils ne savent rien sur les notions de base comme le panier de soins et les maladies couvertes ou encore les taux auxquels ils peuvent être remboursés. Pire encore, explique une source à la CNSS, ils sont nombreux à ne pas savoir qu’il y a des formulaires spécifiques devant être dûment remplis par les médecins après une consultation. Tout cela pour démontrer que cette caravane était parfaitement justifiée. La direction de la caisse estime qu’elle est parfaitement dans son rôle de gestionnaire de l’Amo quand elle cherche à faire profiter le maximum de personnes de la couverture. Pour ce qui est des consultations, objet du litige, les responsables de la CNSS reconnaissent que cette dernière n’est, en effet, pas habilitée à en faire. D’où, expliquent-ils, le partenariat avec les associations.
En tout cas la CNSS semble décidée à mener son action jusqu’au bout. Démarrée les 3, 4 et 5 juillet à Rabat, où déjà 2 000 retraités ont pu bénéficier des dépistages, elle fera escale à Kénitra du 10 au 12 avant de se diriger vers les villes du Nord et de l’Oriental. Et pour démontrer sa bonne volonté elle invite même les médecins privés à se joindre à sa tournée.
