Au Royaume
Corruption : ce que pensent 500 ménages
Transparency publie son baromètre 2009.

Transparency international a rendu public, mercredi 3 juin, son baromètre mondial de la perception de la corruption pour 2009. Entre octobre 2008 et février 2009, 73 000 personnes ont été interviewées dans 69 pays. Pour le Maroc, où l’enquête a été menée auprès de 500 ménages, les résultats sont intéressants. D’abord le palmarès des secteurs perçus par les citoyens comme étant les plus corrompus. Viennent en tête la Fonction publique, la justice et les partis politiques considérés par l’opinion publique comme étant les secteurs très ou extrêmement corrompus avec des scores respectifs de 95%, 80% et 53%. Le Parlement vient en 4e position avec 46%. Les 5e et 6e positions sont occupées respectivement par le secteur privé (36%) et les médias (28%).
Autre fait intéressant, 40% des personnes sondées ont déclaré avoir payé des pots-de-vin estimés en moyenne autour de 10% de leur revenu annuel. Cela dit, c’est la petite corruption qui domine puisque seul 1% des interviewés déclarent avoir payé durant ces 12 derniers mois des pots-de-vin d’un montant supérieur à 3 750 DH et 4% entre 750 et 3 750 DH.
Autre information, à l’instar de la tendance mondiale, 50% des personnes interviewées se disent disposées à payer une «prime» pour acheter des biens ou des services auprès d’entreprises privées. Et quand bien même le versement d’un pot-de-vin se ferait sous la menace, le citoyen n’est pas toujours près de s’en plaindre. La preuve, seuls 18% des corrupteurs affirment avoir déposé une plainte tandis que 67% estiment que même s’ils le faisaient cela n’aurait été d’aucune utilité. Tous ces résultats sont bien entendu à relativiser puisqu’il s’agit de réponses basées sur des perceptions. La nouvelle Instance centrale pour la prévention de la corruption (ICPC), coiffée par Abdeslam Aboudrar, un ancien de Transparency Maroc, a du pain sur la planche.
