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L’ONCF sera transformé en société anonyme en janvier 2010

La nouvelle entité sera appelée Société marocaine des chemins de fer et aura une concession de 50 ans pour l’exploitation des lignes.
Un contrat programme pour la période 2010-2014 sera signé avec l’Etat.

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L e chemin de fer s’apprête à entamer sa grande réforme. D’abord, en janvier 2010, c’est l’Office national des chemins de fer (ONCF) qui ouvrira la voie puisqu’il deviendra officiellement une société anonyme avec un capital détenu à 100% par l’Etat. Mais c’est la deuxième phase qui donnera toute l’ampleur à la réforme. En effet, une fois l’office transformé en SA, cette dernière signera avec l’Etat une convention de concession d’une durée de 50 ans qui portera sur la gestion des infrastructures ferroviaires existantes ou à venir ainsi que l’exploitation du réseau concédé. Mais la nouveauté est que la nouvelle société anonyme aura de la concurrence puisque d’autres opérateurs pourront investir dans des projets de nouvelles extensions du réseau.
Et l’office, qui deviendra en janvier 2010 la Société marocaine des chemins de fer (SMCF), se prépare depuis quelque temps déjà à cette ouverture. Le travail de modernisation est accompli avec l’assistance du grand cabinet international, Eurogroup. Il se fait conformément à la loi datant de 2005 portant l’organisation du transport ferroviaire qui a servi de cadre au contrat-programme 2004-2009 signé avec l’Etat.
Les discussions avec les pouvoirs publics vont bon train et doivent être achevées d’ici à l’été 2009. Dans le cadre de sa stratégie à l’horizon 2015, un autre contrat-programme 2010-2014 sera signé. Selon le DG de l’office, Rabii Lakhlie, ce contrat permettra à l’ONCF de continuer sur sa lancée dans la mesure où, à fin 2008, les objectifs du contrat-programme 2005-2009 ont été largement dépassés.

Les objectifs du contrat-programme 2005-2009 largement dépassés
Ainsi, les engagements en termes d’investissement, soit 18 milliards de DH, ont été réalisés au rythme de 4,5 milliards par an à partir de l’exercice 2005. Le taux de réalisation est de 84%, précise le DG de l’ONCF. En d’autres termes, il va falloir anticiper sur le prochain programme d’investissement. Sachant que sa capacité d’autofinancement a tourné à 1,3 milliard de DH par an durant les quatre derniers exercices, l’office n’aura pas de mal, à n’en point douter, à  trouver de nouvelles sources de financement pour continuer à investir.
Jusqu’à présent, les projets menés à bout sont le doublement des voies sur les axes Casablanca-Fès, Casablanca-El Jadida, et Casablanca-Settat, la mise en service de 18  rames duplex et la rénovation de plusieurs gares ferroviaires dont celle de Marrakech ouverte au public en octobre dernier. Ce sont une quarantaine de gares qui seront concernées par ce programme (rénovations et constructions) doté d’un budget de 800 MDH.
Selon M. Lakhlie, les ports de Tanger Med et de Nador seront connectés au réseau national durant l’année en cours. La construction de la ligne reliant cette dernière ville à Taourirt sera également terminée.
De même, il est prévu l’achèvement du raccourci Sidi Yahia-Mechraâ Belksiri. Et l’électrification de la ligne jusqu’à Tanger permettra de gagner une heure trente sur l’itinéraire  Rabat-Tanger, affirme le DG.
Tous ces chantiers constituent-t-ils le prélude à l’ouverture du capital de l’office aux investisseurs privés ?
Rien ne permet de l’affirmer. Les responsables sont convaincus que le contrôle du réseau ferroviaire doit rester aux mains de l’Etat. Toujours est-il qu’avec la mise en circulation de trains à grande vitesse et du service du RER à Casablanca, on ne sait pas comment les choses vont évoluer. Pour l’instant, l’idée est de travailler à la mise à niveau du réseau et des infrastructures existantes et de leur articulation avec le futur train à grande vitesse.
Notons que pour 2008 l’ONCF a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 3 milliards de DH. Le nombre de voyageurs transportés se monte à 27,7 millions contre 26,1 millions une année auparavant et 21 millions en 2005. Sur la période, la progression moyenne est de 10 % par an. Ce sont 174 trains qui sont mis en circulation chaque jour contre 110 en 2005. Par exemple, 8 trains supplémentaires ont été ajoutés à la ligne Casa-Fès dont le temps de parcours est réduit d’une heure 10 minutes.
L’amélioration des prestations de l’activité de transport des voyageurs a été d’ailleurs consacrée par une certification à la norme Iso 9001-2000.