Influences
Comment repenser l’architecture des hôpitaux marocains ?
Délégués régionaux, directeurs d’hôpitaux et experts ont débattu sur les exigences du management hospitalier moderne à l’occasion d’un colloque.

«L’hôpital de demain entre planification et architecture», tel est le thème du colloque tenu les 28 et 29 novembre dernier, à l’école Hassania des Travaux Publics de Casablanca, à l’initiative du ministère de la santé et de la société Oger Iinternational. Délégués régionaux et directeurs d’hôpitaux ont débattu avec des experts marocains et français sur les exigences du management hospitalier moderne.
Il a été question de programmation médicale hospitalière, de génie civil hospitalier, des technologies biomédicales et d’ingénierie ainsi que des systèmes d’information. Ce colloque a constitué un carrefour entre le monde médical et le monde de l’ingénierie, à la recherche de solutions pour mieux accompagner l’hôpital public dans la réforme hospitalière programmée dans le plan d’action santé 2008-2012, indique Abdelali Belghiti Alaoui, directeur des hôpitaux et des soins ambulatoires au ministère de la santé.
Pour Louis Omnes, ancien directeur de l’hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP) à Paris, la construction d’un nouvel hôpital doit obéir à une vision urbanistique, médicale, organisationnelle et managériale. Elle doit intégrer les dimensions scientifique, technologique, NTIC, sociale et hôtelière.
Pour tout nouvel hôpital, il doit y avoir une nouvelle façon de travailler. En France, au Maroc, et partout dans le monde, souligne-t-il, lorsqu’on construit un hôpital, c’est la question de son fonctionnement durable et de son organisation qui doit être au centre des réflexions stratégiques.
Vouloir construire un hôpital, cela suppose une force d’anticipation sur les questions essentielles qui seront au cœur des problématiques de la santé de demain, notamment les besoins de santé croissants, les contraintes de financement, le développement exponentiel des systèmes d’information, la gestion optimisée de la production de soins et des flux, la mutualisation et l’ouverture de l’hôpital sur son environnement avec une focalisation accrue sur le patient.
Cela doit s’accompagner, indiquent les experts, par un plan directeur immobilier de l’hôpital. Ce dernier va traduire, en terme d’espace, les services à offrir, les volumes d’activités projetés, les superficies requises pour chaque service et leur disposition fonctionnelle optimale, de même que la nature et les coûts estimatifs des travaux à entreprendre.
Par ailleurs, pour assurer la réussite d’une construction hospitalière, indique Roger Gallet, expert en programmation hospitalière, tout projet doit être composé d’un projet médical, d’un projet de soins infirmiers, d’un projet de management, qui devraient se décliner en plusieurs sous projets, de gestion, de logistique, de qualité, culturel, de communication et de système d’information. Cependant, l’élaboration d’un projet d’établissement doit passer par une étape primordiale : le diagnostic hospitalier.
Au Maroc, ce dernier a permis de mettre en lumière les problèmes que vivent les hôpitaux du point de vue des équipements, des bâtiments, de la qualité des soins, de la gestion de l’information clinique et administrative ainsi que de l’ensemble des structures organisationnelles et administratives, précise le Dr Alaoui.
Sur un autre registre, Jean-Paul Chardonnet indique qu’un établissement hospitalier est d’autant plus efficace que la plus grande partie de ses lits n’est pas occupée par des soins de longue durée. Il est essentiel, selon lui, de faire en sorte que les soins puissent être délivrés à domicile.
Et si les soins se font à l’hôpital, il faut prévoir des bâtiments adaptés à ce type de prise en charge et d’un coût inférieur à celui d’un établissement hospitalier classique. Dans cette optique, Michel Desmarchelier indique que les TIC offrent d’énormes possibilités pour les soins à domicile en permettant d’envisager de nouvelles modalités de surveillance, avant et après de courts épisodes d’hospitalisation.
